Les Etats-Unis espèrent avoir rétabli une capacité de dissuasion vis-à-vis de l’Iran avec l’élimination retentissante du général iranien Qasem Soleimani, mais des doutes subsistent sur la volonté et la capacité de Téhéran à contrôler les agissements des milices pro-iraniennes dans la région.
« Avec les frappes que nous avons menées contre les Brigades du Hezbollah fin décembre et ensuite notre opération contre Soleimani, je pense que nous avons rétabli un certain niveau de dissuasion avec eux », a déclaré mercredi à la presse le ministre américain de la Défense, Mark Esper.
Les Etats-Unis s’attendent à ce que les milices chiites irakiennes continuent à mener des opérations contre les forces américaines en Irak, « qu’elles soient dirigées directement ou non par l’Iran », a-t-il poursuivi. Il faudra alors « réagir fermement pour nous assurer que nous maintenons ce niveau de dissuasion à un niveau élevé », a conclu M. Esper.
Le chef d’état-major américain, le général Mark Milley, est apparu plus réservé sur l’effet dissuasif de l’élimination du général Soleimani.
« Je pense qu’il est probablement trop tôt pour le dire », a-t-il déclaré, soulignant que les tirs de missiles iraniens sur des bases abritant des soldats américains en Irak dans la nuit de mardi à mercredi étaient « destinés à tuer ».
Après la destruction en juin d’un drone américain dans le détroit d’Ormuz, Donald Trump avait rejeté les avis de ses conseillers qui le poussaient à bombarder l’Iran et il s’était aussi abstenu de répliquer mi-septembre à des attaques contre des installations pétrolières saoudiennes attribuées à l’Iran.
Mais la mort d’un sous-traitant américain le 27 décembre dans une attaque à la roquette contre une base militaire irakienne à Kirkouk, dans le nord de l’Irak, a changé la donne. L’armée américaine a bombardé deux jours plus tard des installations en Irak et en Syrie des Brigades du Hezbollah, une milice pro-iranienne que Washington tenait responsable de la mort de son ressortissant.