Sur fond de crise du secteur de la santé, près d’un millier de chefs de service vont remettre leur démission à la ministre de la Santé Agnès Buzyn. L’un d’entre eux, Francis Berenhaum, a expliqué à Europe 1 pourquoi une telle décision a été prise.
Le docteur Francis Berenhaum, chef de service à l’hôpital Saint-Antoine à Paris, a expliqué pourquoi lui et plus de 1.000 de ses collègues dans toute la France ont l’intention de remettre leur démission à Agnès Buzyn. Depuis près d’un an, un mouvement de protestation visant à dénoncer le manque de moyens du secteur hospitalier va en s’amplifiant.
«Pour que 1.000 chefs de service ou responsables d’unité soient prêts à démissionner, c’est que nous sommes arrivés à un point de rupture. Nous n’avons jamais fait ça mais aujourd’hui nous y sommes prêts car la sécurité des patients est en jeu et nous ne voulons pas endosser cette responsabilité», a-t-il déclaré vendredi 10 janvier au micro d’Europe 1.
Le médecin dénonce plus particulièrement le manque de personnel. «Quand vous n’avez plus d’infirmières, plus d’aides-soignants, plus de manipulateurs radio ou de kinésithérapeutes et j’en passe, vous ne pouvez plus faire fonctionner un établissement», a-t-il ajouté.
Il espère enfin des mesures fortes de la part de la ministre de la Santé, qui n’a jusque-là pas répondu aux attentes du secteur hospitalier. Il précise cependant que malgré cette menace de démission, les chefs de service et responsables d’unité continueront à «soigner, enseigner et faire de la recherche».
Le 15 décembre, quelque 660 chefs de service avaient déjà annoncé ne plus remplir leurs fonctions administratives via une tribune publiée dans Le Journal du Dimanche. Jeudi 9 janvier, ils étaient plus de 1.000 à signer une lettre de démission pour dénoncer l’état des services de santé français.
En septembre, Agnès Buzyn avait annoncé une série de mesures pour le secteur hospitalier, notamment la mise en place d’une filière d’admission directe pour réduire le temps d’attente des personnes âgées et la vidéo-assistance dans les Samu, mais celles-ci ont été jugées insuffisantes.