Anna Hidalgo va lancer sa campagne pour un nouveau mandat à Paris

Ses concurrents veulent l’attaquer sur son bilan, elle a peaufiné son programme et compte dérouler ses premières propositions sur l’écologie et le social: la maire PS sortante Anne Hidalgo s’apprête samedi à annoncer sa candidature pour un nouveau mandat à la mairie de Paris.

Fin décembre, elle ne cachait pas son impatience à descendre dans l’arène, et confiait à l’AFP avoir « hâte ». Pour autant, l’élue socialiste sera la dernière à se lancer, suivant jusque-là à distance et avec une certaine gourmandise les premiers pas parfois hasardeux de ses concurrents, notamment à LREM, minée dans la rivalité interne entre Benjamin Griveaux et Cédric Villani.

C’est donc dans une interview au journal Le Parisien mis en ligne samedi soir, qu’Anne Hidalgo, élue dès 2001 aux côtés de Bertrand Delanoë, doit annoncer sa candidature pour un second mandat qui n’était plus un secret pour personne.

Vendredi, lors de la dernière cérémonie des voeux de sa mandature, elle estimait que « si un mandat dure six ans, les transformations que nous engageons se réalisent sur un temps beaucoup plus long », appelant ainsi à poursuivre l’aventure lors des municipales de mars.

« Ca va être une campagne avec des choses nouvelles », assure un proche, « mais qui va s’inscrire dans la continuité du premier mandat ». Et le récit consiste à dire que « la transformation de la ville n’est pas terminée, même si une étape a été franchie ».

« La campagne sera courte et dynamique. Notre volonté, c’est de faire la différence dès notre entrée en campagne », ajoute auprès de l’AFP le premier secrétaire de la fédération socialiste de Paris, Rémi Féraud.

Selon un sondage Ifop commandé par l’équipe de Cédric Villani et relayé par la presse en décembre, Anne Hidalgo arrive en tête des intentions de vote avec 22,5%, suivie de Benjamin Griveaux, ex-aequo avec la candidate LR Rachida Dati (17%), devant Cédric Villani (14%) et l’écologiste David Belliard (12,5 %).

Candidate jusqu’ici dans le XVe arrondissement, Mme Hidalgo, 60 ans, sera cette fois en deuxième position dans le XIe arrondissement, où se présente également son allié de la majorité sortante, le candidat EELV David Belliard. Un choix qui n’est pas du goût de l’entourage de l’écologiste.

Autre nouveauté: celle qui est toujours socialiste, est soutenue cette fois par la plateforme « Paris en Commun » qui englobe socialistes, élus de Générations, communistes et personnalités de la société civile dont l’ancien président du Samu social Eric Pliez (candidat à la mairie du XXe arrondissement) et l’ancienne journaliste Audrey Pulvar (sur les listes de Paris Centre).

« Elle ne veut pas donner le sentiment qu’elle est la femme d’un appareil ou d’un parti politique », analyse auprès de l’AFP le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Aucune importance pour l’élu, qui « lui demande de maintenir cette ville à gauche ».

Et à deux mois du scrutin, la maire sortante, alliée au PCF dès le premier tour, ne veut négliger aucun thème (climat, environnement, logement…) et souhaite aller tout de suite « à la rencontre directe des Parisiens ».

« La fusée est lancée, on ne pourra plus l’arrêter », assure un membre de l’équipe élargie.

Ses premières sorties seront dans le nord-est de la capitale, des arrondissements populaires dont les votes sont convoités par tous les candidats.

Lundi soir, c’est auprès des militants et des élus réunis au sein de « Paris en Commun » qu’Anne Hidalgo se rendra pour lancer très officiellement sa campagne.

Avant la confrontation des idées, ses opposants eux comptent attaquer son bilan. Le candidat de centre-droit Pierre-Yves Bournazel dénonce un mandat marqué par « une dégradation de la vie quotidienne des Parisiens et une gouvernance trop centralisée ». La candidate LR dans le XIVe arrondissement, Marie-Claire Carrère-Gée, fustige « une gestion dispendieuse avec une dette de plus de 6 milliards d’euros ».

« Anne Hidalgo met fin à un suspense insoutenable, ironise de son côté Benjamin Griveaux. Elle va pouvoir proposer pendant ces deux prochains mois des idées pour résoudre des problèmes qu’elle n’a pas réglé voire qu’elle a elle-même créé au cours des 6 dernières années. »

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