Des étudiants qui filmaient la manifestation du 11 janvier à Lyon ont été touchés par un projectile qui a pénétré leur appartement, au quatrième étage. Selon l’auteur de la vidéo, il s’agit d’une grenade lacrymogène tirée par un membre des forces de l’ordre.
Lors de la manifestation contre la réforme des retraites, samedi 11 janvier à Lyon, des étudiants ont été surpris par un projectile qui a atteint leur appartement, situé au quatrième étage. La séquence a été filmée et est rapidement devenue virale sur les réseaux sociaux. Il s’agirait d’une grenade lacrymogène tirée par un membre des forces de l’ordre.
https://twitter.com/eiramniffac/status/1216013183841984513
Le projectile a enfumé l’appartement, poussant ses résidents à sortir dans le hall. «On avait les yeux qui brûlaient», a indiqué Emma, étudiante de 20 ans, au Parisien. Elle faisait partie du groupe d’étudiants qui s’étaient rassemblés pour réviser leurs partiels. Ils ont alors entendu des affrontements entre manifestants et CRS en bas l’immeuble.
— Marie (@eiramniffac) January 11, 2020
La jeune femme assure qu’aucun des étudiants présents aux fenêtres n’a fait de geste agressif. «On a eu très peur surtout à cause de la fumée qui a envahi l’appartement, on a eu peur que ça crame!», a-t-elle ajouté. Des traces de brûlures sont visibles sur le plancher du logement, selon les témoignages des étudiants.
Marie, l’auteur de la vidéo, affirme avoir identifié le policier en question. En zoomant sur le début de la séquence, un projectile tiré en cloche est bel et bien visible. Une plainte a été déposée. Toujours selon Le Parisien, les forces de l’ordre ont également visionné l’extrait et ont ouvert une enquête.
«Il n’y a pas assez d’éléments pour déterminer si c’est une grenade lacrymogène ou une fusée de détresse d’un manifestant, cela demande plus d’investigations. Elles sont en cours pour comprendre l’origine du tir», a déclaré le service communication de la Direction départementale de sécurité publique.
Le 1er décembre 2018, Zineb Redouane, une octogénaire de Marseille, avait été touchée au visage par une grenade lacrymogène et avait succombé quelques heures plus tard à l’hôpital. Elle observait l’acte 3 des Gilets jaunes depuis le balcon de son appartement au quatrième étage. L’enquête de l’IGPN a été critiquée pour ses zones d’ombre, notamment sur le «dysfonctionnement» des caméras de surveillance, la disparition du projectile ou encore l’impossibilité d’identifier l’auteur du tir.