En filmant des traces de sang face à des policiers lors de la manifestation contre la réforme des retraites du 11 janvier, un journaliste s’est vu ordonné par les forces de l’ordre d’arrêter de tourner sous la menace de représailles physiques.
Le journaliste Taha Bouhafs filmait des traces de sang place de la République au cours de la manifestation du 11 janvier, lorsqu’il a été menacé par des policiers. Sur un ton agressif, ils lui ont interdit de continuer de filmer au-delà des gouttes de sang apparaissant en début de séquence.
https://twitter.com/T_Bouhafs/status/1216083454959505410
«Filme-moi encore et je te déchire. Dégage! Dégage avec ta caméra!», entend-on de la part d’un fonctionnaire sur la vidéo diffusée par Taha Bouhafs sur son compte Twitter.
La séquence a été publiée le jour même, le 11 janvier à 22h44.
La grève générale contre la réforme des retraites s’est poursuivi le 11 janvier, jour de l’acte 61 des Gilets jaunes. Alors que la CGT a fait état de 500.000 manifestants à travers tout le pays, l’Intérieur n’en a évoqué que 149.000. L’atmosphère était tendue place de la République, où les forces de l’ordre ont eu du mal à contenir les casseurs venus en nombre. Les syndicats ont annoncé que de nouvelles actions étaient à prévoir les 14, 15 et 16 janvier.
Le 9 janvier, dans la capitale, un manifestant a été touché par un tir de LBD à bout portant, tandis qu’une personne âgée a reçu des coups de matraque à la tête. Également, une séquence a été publiée montrant un policier en train de donner de nombreux coups de poings à un manifestant.Les policiers ont répondu à des jets de projectiles par des charges et des tirs de gaz lacrymogènes.
Jean-Luc Mélenchon a par la suite dénoncé des violences policières «totalement disproportionnées».
Dans une lettre adressée aux syndicats, le gouvernement français s’est déclaré le 11 janvier disposé à retirer provisoirement l’âge pivot de 64 ans du projet de loi sur la réforme des retraites tout en conservant le principe d’un âge d’équilibre. La Confédération française démocratique du travail (CFDT) a salué la mesure proposée par le Premier ministre, y voyant «la volonté de compromis» de la part du gouvernement.
Parmi d’autres réactions, le dirigeant de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a reproché au gouvernement d’«ajouter de l’embrouille aux embrouilles précédentes».