La réunion du Parlement européen à Strasbourg – la première de l’année – restera certainement dans les annales.
Elle sera en effet la dernière pour les députés britanniques pour cause de Brexit tandis que les députés indépendantistes catalans Carles Puigdemont et Antoni Comin y feront leur apparition après plusieurs mois de bataille juridique.
Les deux hommes, ainsi que Oriol Junqueras, ont été élus députés européens en mai dernier. Ils n’ont cependant pas encore pu occuper leur siège à Strasbourg, l’Espagne exigeant qu’ils jurent d’abord fidélité à la constitution espagnole. Puigdemont et Comin, qui résident actuellement en Belgique, craignent toutefois d’être emprisonnés – comme c’est le cas d’Oriol Junqueras, condamné à 13 ans de prison – s’ils retournent dans leur pays en raison de leur participation à l’organisation du référendum sur l’indépendance de la Catalogne. En décembre, la Cour européenne de Justice avait pour sa part estimé que M. Junqueras ainsi que Carles Puigdemont et Antoni Comin devaient être reconnus en tant que députés européens – et dès lors bénéficier de l’immunité parlementaire – « dès la proclamation des résultats » de l’élection, conduisant le parlement à entamer les démarches en ce sens. Mais vendredi, le président du parlement, David Sassoli, a affirmé que le mandat de M. Junqueras avait pris fin le 3 janvier, l’assemblée suivant ainsi la décision de la Commission électorale centrale espagnole, confirmée jeudi dernier par la Cour suprême à Madrid. Carles Puigdemont et Antoni Comin, eux, sont attendus lundi après-midi à Strasbourg même si l’Espagne a déjà demandé la levée de leur immunité. Si les députés catalans ont lutté de nombreux mois pour pouvoir siéger dans l’hémicycle, d’autres s’efforcent, tout aussi opiniâtrement, de le quitter. C’est le cas des députés britanniques qui, près de trois ans et demi après le référendum sur le Brexit, assisteront à leur dernière réunion à Strasbourg. Ils se retrouveront ensuite à Bruxelles le 29 janvier – deux jours avant la date prévue du Brexit – pour une toute dernière plénière censée ratifier le divorce entre la Grande-Bretagne et l’Union européenne. L’accomplissement d’un rêve pour les partisans du Brexit; une déroute amère pour ceux qui soutenaient le projet européen.