Qualifiant de «constructifs» les pourparlers qui ont réuni le 13 janvier à Moscou les parties du conflit libyen, le Président turc a adressé un avertissement au maréchal Khalifa Haftar. Ce dernier a quitté la Russie sans signer l’accord, s’accordant deux jours pour se pencher dessus.
Ankara s’est dit prêt à «donner une leçon» au maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’est libyen, s’il reprend ses attaques contre Tripoli, alors que celui-ci a quitté Moscou sans signer un accord de cessez-le-feu qui y était déjà négocié. Le ministère russe de la Défense a déclaré ce mardi 14 janvier qu’il avait tout de même exprimé un avis positif sur le document et qu’il avait besoin de deux jours pour en discuter.
«Nous n’hésiterons pas à donner à Haftar la leçon qu’il mérite s’il poursuit ses attaques», a déclaré M.Erdogan dans un discours devant les députés de son parti.
Même si l’accord n’a pas été signé, le Président turc a jugé «constructifs» les pourparlers qui ont réuni dans la capitale russe le maréchal Haftar et son rival Fayez el-Sarraj, chef du gouvernement d’union nationale libyen reconnu par l’Onu (GNA).«Nous avons déployé beaucoup d’efforts dans le cadre de l’initiative lancée par la Turquie et la Russie. Hier, lors des pourparlers à Moscou, le gouvernement de Tripoli a fait preuve d’une position constructive, cependant le putschiste Haftar n’a pas voulu signer l’accord de cessez-le-feu», a-t-il déclaré.
«Haftar a d’abord dit « oui » et puis « non » avant de fuir Moscou sans signer, malheureusement. Nos collègues ont mis leurs signatures, nous avons fait notre partie, le reste est dans le camp de M.Poutine», a-t-il déclaré.
M.Erdogan a par ailleurs affirmé qu’il maintenait sa participation à la conférence internationale sur la Libye sous l’égide de l’Onu prévue dimanche 19 janvier à Berlin.«Nous allons discuter de cette question dimanche à la réunion de Berlin à laquelle participeront aux côtés de la Turquie, l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, la Russie, l’Italie, l’Égypte, l’Algérie et les Émirats arabes unis», a-t-il dit.
Les pourparlers qui se sont tenus à Moscou le 13 janvier font suite à l’initiative des Présidents Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan qui vise à pousser les deux belligérants à cesser les hostilités.
Dimanche 12 janvier, la Turquie a estimé qu’ils s’efforçaient «de respecter» la trêve, évoquant une situation «calme».