L’Allemagne, la France et l’Angleterre cherchent à punir l’Iran. Les trois alliés ont engagé, le 14 janvier, une partie diplomatique complexe pour contraindre l’Iran à revenir au respect de ses engagements en matière nucléaire.
Les trois pays européens, cosignataires de l’accord de Vienne de 2015, ont activé la procédure de règlement des différends prévue dans le texte en cas de violation des engagements.
« Nous n’avons plus d’autre choix, étant donné les mesures prises par l’Iran », ont annoncé les chefs de la diplomatie des trois pays, Jean-Yves Le Drian, Dominic Raab et Heiko Maas, dans un communiqué commun.
Le 5 janvier, Téhéran a annoncé la « cinquième et dernière phase » de son plan de réduction de ses engagements, en riposte à la sortie des États-Unis de l’accord en 2018 et au rétablissement de lourdes sanctions américaines qui étranglent l’économie iranienne.
« Ce faisant, nos trois pays ne rejoignent pas la campagne visant à exercer une pression maximale contre l’Iran », ont toutefois souligné les trois ministres, laissant entendre qu’ils ne voulaient pas se joindre à la politique de sanctions des États-Unis.
Téhéran a répliqué à cette initiative en mettant en garde Berlin, Londres et Paris, contre « les conséquences » de leur décision de déclencher le processus de règlement des différends.
« Bien sûr, si les Européens […] cherchent à abuser [de ce processus], ils doivent également être prêts à en accepter les conséquences, qui leur ont déjà été notifiées », a déclaré le ministère des Affaires étrangères iranien dans un communiqué.
Le texte laisse entendre que le pouvoir iranien ne croit guère aux déclarations « de bonne foi » des Européens selon lesquels ceux-ci ont « engagé cette action (…) en vue de préserver l’accord sur le nucléaire ».
« La République islamique d’Iran, comme par le passé », rappelle son engagement à « maintenir cet important accord international » et elle « soutient toutes les initiatives constructives », est-il écrit dans le communiqué.
« Au contraire, elle indique une fois de plus à tout le monde, en particulier aux trois États européens parties à l’accord, qu’elle répondra avec sérieux et fermeté à toute déloyauté, mauvaise volonté ou action non constructive », ajoute le texte.
De son côté, la Russie a dénoncé la décision européenne, estimant qu’elle pouvait conduire à une « nouvelle escalade ».