Le Parquet national financier a ouvert une enquête préliminaire visant Ségolène Royal afin de vérifier l’utilisation par l’ancienne ministre de l’Environnement des moyens mis à sa disposition en tant qu’ambassadrice des pôles, annonce France Info.
Une enquête préliminaire a été ouverte par le Parquet national financier à l’encontre de Ségolène Royal qui est soupçonnée d’utiliser les moyens accordés à sa mission en tant qu’ambassadrice des pôles à ses propres fins.
L’enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance économique qui a débuté ses investigations il y a un mois, après les révélations de Radio France sur la façon dont l’ex-ministre de l’Environnement avait géré les fonds mis à sa disposition par le Quai d’Orsay et le ministère de la Transition écologique.
Mi-novembre, la radio a établi que Ségolène Royal, chargée de la négociation internationale pour les pôles arctique et antarctique avait utilisé partiellement ses collaborateurs et une enveloppe de 100.000 euros pour d’autres activités n’ayant pas de rapport avec sa mission d’ambassadrice.
Ainsi, ses collaborateurs auraient effectué des missions au profit de la fondation de Ségolène Royal «Désirs d’avenir pour la planète». Un document de l’ambassade de France au Sénégal obtenu par la radio indique entre autres qu’un conseiller de l’ambassadrice est allé en Afrique superviser les travaux promus par la fondation sur des maternités.
En outre, les membres de son cabinet ont été repérés à ses côtés lors de différents déplacements, même dans le cadre de la promotion de son livre «Ce que je peux enfin vous dire».
Mardi 14 janvier, Ségolène Royal a publié sur Facebook une lettre lui étant adressée par les ministères des Affaires étrangères et de la Transition écologique et lui annonçant sa future suspension de son poste d’ambassadrice en charge des pôles. La lettre explique cette mesure par le fait que Ségolène Royal a mis en cause la politique du gouvernement lors de ses récentes prises de paroles publiques.
Commentant cette lettre, Ségolène Royal a souligné qu’elle n’avait pas «l’intention de renoncer à sa liberté d’opinion et d’expression garantis par la Constitution». Mi-décembre, elle a effectivement dénoncé «la brutalité» de la réforme des retraites et a tenu Emmanuel Macron pour responsable de la crise.
Selon France Inter, l’ancienne ministre de l’Écologie sera officiellement démise de ses fonctions lors du Conseil des ministres du vendredi 24 janvier.