Licencié pour une photo où il se repose pendant son temps de travail (Vidéo)

Licencié pour une photo diffusée à son insu sur Internet où il se repose pendant son temps de travail sur le rebord d’une vitrine à Paris, l’agent s’est défendu sur BFM TV. Accusé d’avoir dépassé son temps de pause, il a saisi les Prud’hommes.

Licencié en 2018, un agent de propreté a contesté mardi 14 janvier devant les Prud’hommes de Créteil son limogeage pour une photo postée à son insu sur Internet le montrant allongé sur le rebord d’une vitrine parisienne pendant son temps de travail, a appris l’AFP auprès de son avocat. La décision a été mise en délibéré au 19 juin.

Lors de l’émission de BFM TV «Bonsoir Paris», l’homme de 37 ans a expliqué qu’il avait décidé de s’allonger car il avait mal au pied. Il s’est dit choqué par la diffusion de la photo à son insu.

«J’avais mal à mon pied gauche, la douleur s’installait en moi pendant ma pause… La personne qui a pris ma photo en surprise, elle devrait venir vers moi et me demander ce qui m’arrive, a-t-il dit. Mais elle n’a pas fait ça. Elle a partagé la photo sur les réseaux sociaux et aussi à mon travail».

«Ça ne se fait pas des choses comme cela. J’aime bien mon travail. Ça fait huit ans que je le fais. J’aime ce boulot. J’ai ma femme avec qui je viens d’avoir un bébé tout récemment, donc, ça m’a fait mal», a poursuivi l’homme.

Lors du procès mardi 14 janvier, son avocat a invoqué le «droit à l’image» et contesté surtout que cette photo soit une «preuve acceptable» de la faute grave supposément commise par son client.

«Aujourd’hui, on a des juges à chaque coin de rue avec leur smartphone, prêts à juger n’importe qui», a-t-il soulevé, assurant par ailleurs que la photo avait «prétendument heurté» l’image de la société Polysotys, la filiale de Derichebourg.

En conséquence, l’avocat demande des compensations financières et l’annulation du licenciement pour faute grave.

Face à lui, la société Polysotys a assuré que son ex-employé n’avait pas été licencié pour «faire un exemple» ou pour répondre au tweet. Selon son avocate Gaëlle Le Breton, citée par l’AFP, s’il est «clair» dans le règlement de la société que les employés la représentent lors de leur travail, ce n’est pas la raison principale du licenciement.Juste avant l’audience, elle a ainsi communiqué deux nouvelles pièces le mettant en cause: un avertissement pour non-respect des règles de sécurité et une notification d’absence injustifiée.

«Ces courriers tentent de jeter encore plus de discrédit [sur mon client, ndlr]», lui a répondu Me Scavello, avant de répliquer point par point à ces deux mises en cause.