Carlos Ghosn a fait savoir qu’Emmanuel Macron lui avait transmis une lettre par l’intermédiaire de Nicolas Sarkozy

Dans un entretien à Paris Match, l’ex-patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn a fait savoir qu’Emmanuel Macron lui avait transmis une lettre par l’intermédiaire de Nicolas Sarkozy. Ce dernier s’est en effet rendu au Japon mi-octobre pour l’intronisation de l’empereur et a eu une conversation confidentielle avec Ghosn.

En désignant Nicolas Sarkozy pour le représenter à la cérémonie d’intronisation du nouvel empereur japonais mi-octobre, Emmanuel Macron l’avait également chargé de transmettre une lettre à l’ex-PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, assigné à cette époque à résidence au Japon en attendant son procès, révèle ce dernier dans une interview accordée à Paris Match. L’entretien sort le 16 janvier mais les informations ont déjà été relayées par le JDD.

«Il était porteur d’un courrier du Président de la République, dont je ne peux dévoiler le contenu», a fait savoir l’ex-chef de Renault-Nissan, lequel se trouve actuellement à Beyrouth après sa fuite du Japon fin décembre.

Quant à ses relations avec le Président de la République, «réputées orageuses» selon le JDD, Carlos Ghosn a répondu:

«Je ne sais pas, je ne pense pas. Il n’y a jamais eu de ma part la moindre animosité. J’ai eu des désaccords avec lui comme avec d’autres politiques – un chef d’entreprise n’a pas à être un béni-oui-oui.»

Lors de son déplacement officiel à Tokyo, Nicolas Sarkozy s’est entretenu en toute confidentialité avec Ghosn suite à l’aval d’Emmanuel Macron, d’après le JDD.

«Nous avons eu une longue conversation», a commenté par la suite Nicolas Sarkozy, interrogé à l’occasion par le JDD. L’entrevue a duré une heure et demie à l’ambassade de France. En outre, l’ancien Président aurait «jugé indigne d’être là et de ne pas essayer de le [Carlos Ghosn, ndlr] voir», toujours d’après l’hebdomadaire.

L’ex-patron de Renault-Nissan a été arrêté à Tokyo le 19 novembre 2018. Il a été inculpé pour abus de confiance et dissimulation de revenus. Les enquêteurs soupçonnent que le montant total non déclaré aurait pu atteindre 8 milliards de yens (65 millions d’euros) sur une période de 8 ans. De plus, la justice japonaise estime que M.Ghosn a transféré quelque 1,8 milliard de yens (près de 14,8 millions d’euros) de pertes liées à des investissements privés à Nissan.En avril 2019, M.Ghosn était sorti de prison après que ses avocats ont versé une caution de 1,5 milliard de yens (plus de 12 millions d’euros). Il avait été assigné à résidence au Japon et devait attendre son procès prévu pour le printemps 2020. Mais le 29 décembre, il a fui au Liban en faisant escale à Istanbul. Le 31 décembre, il a confirmé se trouver à Beyrouth. Le 9 janvier, l’ex-chef de Renault-Nissan a été entendu par des enquêteurs libanais sous la supervision du procureur de Beyrouth.