Invitée de la Matinale de France Inter ce 16 janvier, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a nié l’existence de «violences policières» intentionnelles et a expliqué que «quand il y a des fautes, elles sont systématiquement sanctionnées».
Alors que plusieurs vidéos largement partagées sur le Web montrent un policier faire un croche-pied à une femme ou encore un tir de LBD toucher de plein fouet un manifestant, l’invitée de la Matinale de France Inter, Sibeth Ndiaye, a exprimé son opinion à ce propos.
Elle «ne pense pas qu’on puisse dire dans un État de droit, dans une démocratie extrêmement solide comme celle de notre pays, qu’il y a des violences policières, comme s’il y avait de manière générale chez les forces de l’ordre une attitude consistant à aller tabasser des manifestants systématiquement ou à violenter des personnes sans raison».
«Quand il y a eu des fautes, elles sont systématiquement sanctionnées», a-t-elle déclaré.
.@SibethNdiaye: "Je ne pense pas qu'on puisse dire qu'il y a des violences #policières, comme s'il y avait une attitude, de la part des forces de l'ordre, d'aller tabasser systématiquement des manifestants (…). Les fautes sont systématiquement sanctionnées" #le79Inter pic.twitter.com/FIsXxl2Dc8
— France Inter (@franceinter) January 16, 2020
En outre, selon la responsable, «dans un État de droit, vis-à-vis de ceux qui exercent une violence, qui est une violence légitime, il faut à la fois avoir de la confiance et de l’exigence».
«De la confiance […] parce que pour courir après les voleurs, il faut bien qu’ils puissent disposer des moyens pour le faire. On doit aussi avoir beaucoup d’exigence à leur égard parce que dès lors qu’une société vous confie une arme, vous devez savoir faire usage de cette arme avec proportion. Dès lors que vous ne le faites pas avec proportion, on doit pouvoir vous punir», a justifié Sibeth Ndiaye.
Plusieurs vidéos de violences policières filmées lors des récentes manifestations contre la réforme des retraites ont donné lieu à l’ouverture d’enquêtes judiciaires et ont provoqué une nouvelle vague d’accusations.Les vidéos de ces derniers jours ont même fini par faire réagir le Président de la République. Emmanuel Macron a ainsi demandé au gouvernement «des propositions claires pour améliorer la déontologie» des forces de l’ordre.
Le journaliste David Dufresne, qui a lancé sur Twitter un suivi des violences policières intitulé Allo Place Beauvau, a recensé les victimes pendant toutes les manifestations. Il faisait état en octobre 2019 de 696 blessures, dont 315 à la tête, 18 à la main, 28 au dos, 75 aux membres supérieurs et 131 aux membres inférieurs, quatre aux parties génitales et 125 non renseignées.Il dénombrait également cinq mains arrachées et 24 manifestants éborgnés, en plus de 164 intimidations, insultes et entraves à la liberté de la presse.