Recep Tayyip Erdogan ordonne l’envoie des troupes turques en Libye ce qui aurait été attendu depuis le 2 janvier.
Ce jour-là, le parlement du pays a approuvé une motion autorisant l’armée à soutenir le Gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, reconnu par l’ONU. Le GNA est menacé depuis plusieurs mois par une offensive du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen.
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Cette annonce intervient à trois jours de la tenue dimanche à Berlin d’un sommet consacré à la crise libyenne, auquel Erdogan participera, et après l’échec des discussions qui se sont déroulées en début de semaine à Moscou. Le maréchal Haftar a refusé de signer un accord de cessez-le-feu négocié sous la médiation de la Turquie et de la Russie.
Recep Tayyip Erdogan a ajouté que la Turquie continuerait d’utiliser tous ses moyens diplomatiques et militaires pour assurer la stabilité à sa frontière sud, terrestre ou maritime, intégrant la Libye dans cet objectif.
Cette décision ne fait pas l’unanimité en Turquie. Lors du vote du 2 janvier, les partis turcs d’opposition s’y étaient opposés, arguant qu’une intervention en Libye pourrait déstabiliser la région et entraîner la Turquie dans un nouveau bourbier.
Le gouvernement turc avait alors affirmé répondre à l’appel à l’aide du Gouvernement d’union nationale. Mais d’aucuns craignent que l’envoi de troupes turques en Libye n’aggrave les conflits fratricides qui déchirent ce pays depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 et qui sont alimentés par des puissances régionales antagonistes. La Libye est en effet devenue le théâtre d’une lutte d’influence entre deux camps : d’un côté, la Turquie et le Qatar, qui appuient le GNA, et de l’autre, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l’Égypte, qui soutiennent les forces du maréchal Haftar.