Une centaine de parlementaires issus du parti de la majorité ne participent plus activement à la vie politique du groupe et désertent régulièrement leur siège à l’Assemblée nationale, selon Le Parisien. Depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, 12 élus LREM ont de plus annoncé leur départ du parti.
Le parti présidentiel traverse-t-il une crise? Une petite centaine de députés de la République en marche (LREM), soit un tiers de ses représentants, restent des inconnus pour leurs collègues tant ils sont absents à l’Assemblée nationale, affirme Le Parisien en citant une source proche du groupe. Beaucoup de députés ne se rendent d’ailleurs plus aux réunions du parti.
«Il y a un socle de 80 députés qui font des choses, une centaine qui suivent et une centaine qui sont perdus», a précisé cette même source.
Une affirmation que minimise une députée LREM, qui parle plutôt de «10 à 15%» d’absents. L’élue du Finistère et ancienne agricultrice Sandrine Lefeur a confié qu’elle ne se rendait à l’Assemblée que lorsque des sujet importants ou qui l’intéressent y étaient discutés. «Si c’est pour bavarder pendant deux heures, ça ne m’intéresse pas et je préfère caler d’autres choses importantes», a-t-elle justifié.
Les réunions hebdomadaires de LREM ne semblent pas non plus être la priorité des membres du parti. De nombreux députés avaient pris l’habitude de se faire représenter par leurs attachés parlementaires, une pratique interdite depuis. Une collaboratrice admet auprès du quotidien que ces réunions comptent une moyenne de 150 participants, alors que le parti de la majorité est constitué de 303 députés.
Déjà en janvier 2018, le phénomène des «députés fantômes» avait pris une telle ampleur que François de Rugy, à l’époque président de l’Assemblée, avait annoncé le mois suivant que des sanctions financières, à hauteur de 4.320 euros, seraient «strictement appliquées» aux absents. Il s’était basé sur la règle datant de 1994 prévoyant une pénalité pour ceux qui prennent part à moins de deux tiers des scrutins publics. Selon l’ancien ministre de l’Écologie, cette règle n’était pas appliquée.
Depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à la présidence française, son parti a perdu 12 de ses membres, démissionnaires ou poussés vers la sortie. Le dernier départ, le 14 janvier, est celui de Valérie Petit, députée du Nord, laquelle a évoqué que le mouvement «ne prenait pas le chemin d’une plus grande démocratie interne». En juillet dernier, elle s’était portée candidate pour la mairie de Lille, mais c’est finalement Violette Spillebout qui avait été investie par LREM.