Emmanuel Macron se garde d’exprimer directement un soutien à Benjamin Griveaux aux municipales à Paris, face à la candidature dissidente de Cédric Villani, mais les signaux envoyés par l’entourage du président, entre ralliements et affichages, dissipent de plus en plus le doute.
L’absence de prise de position claire de M. Macron dans la bataille parisienne, entre le candidat officiel de La République en marche Benjamin Griveaux et le député LREM Cédric Villani, suscite des spéculations: et si le chef de l’Etat n’était pas convaincu par l’ancien porte-parole du gouvernement ? Et s’il laissait à dessein le mathématicien développer ses ambitions ?
Interrogé mercredi soir en marge des voeux à la presse, M. Macron a glissé qu’il avait « bien sûr » ses « préférences ». « A la fin, j’espère que l’intelligence collective et l’esprit de bienveillance l’emporteront », a-t-il fait valoir, confirmant une posture de surplomb dont il ne se dépare pas.
Cependant, selon des sources concordantes, le président enverra bien « un signal » en faveur de M. Griveaux prochainement, peut-être même d’ici à début février.
M. Villani fait son miel de ce flou, encouragé par des sondages pour l’instant peu tranchants. Le médaillé Fields réfute, en qualifiant de « vrai pipeau » toute rumeur de « débranchage » de sa candidature durant les fêtes de fin d’année, rappelant qu’il avait prévenu le président de sa candidature.
Ce qu’un proche de M. Macron confirme: « Il y a eu des coups de fil pour le sonder, qu’il n’a d’ailleurs pas passés lui-même, pour lui demander ses intentions et lui demander s’il était sûr de vouloir y aller, mais sans lui dire d’arrêter ».
Un responsable de la majorité convient que M. Macron avait été au départ « un peu darwinien (…) et gardait deux fers au feu ». « Il disait aussi: je ne veux pas faire moi-même le travail pour Benjamin Griveaux de débrancher tout le monde car je pense que je ne lui rendrais pas service », poursuit cette même source. Elle ajoute que M. Macron a toutefois fait « évoluer sa position » depuis la « mi-septembre », peu convaincu par la campagne de M. Villani.
« Donc moi je ne jouerai pas trop longtemps la carte du: ‘en fait le président est derrière moi de façon cachée' », prévient le mathématicien.