Le premier ministre arménien Nikol Pashinyan a lancé une violente charge contre les chaînes de television qui se montrent critiques à l’encontre de son gouvernement, en les accusant jeudi 16 janvier, d’appartenir à des hommes d’affaires corrompus et de mener à leur instigation, une “guerre de l’information” contre le pouvoir en place.
N. Pashinyan a indiqué que son gouvernement démasquer les “véritables propriétaires” de ces chaînes privées, ne fournissant quant à lui, aucun nom. “je dois dire que le niveau de démocratie est si élevé en Arménie actuellement que même des personnes corrompues sont en mesure de posséder des chaînes de télévision”, a déclaré le premier ministre lors de la reunion hebdomadaire du conseil des ministres à Erevan, en maniant le paradoxe ou l’ironie, sait-on jamais, en tout cas un certain cynisme, selon lequel la survivance de la corruption serait une preuve de l’accession de la nouvelle Arménie à un degré inédit de démocratie ! Toujours est-il qu’il a poursuivi dans cette veine en soulignant qu’“au moins deux chaines de television devraient être rebaptisées ‘Corruption’ ou ‘Groupe corruption’”. N. Pashinyan a ajouté qu’il n’était pas si “mécontent de cette situation” car ces chaînes contribueraient par devers elles à la lutte contre la corruption menée par les autorités en diffusant régulièrement des interviews d’anciens responsables vises par des accusations de corruption ou autres et révèlent ainsi leurs autres “tentacules”. Le premier ministre a néanmoins souligné la nécessité pour le gouvernement de mettre en œuvre la législation qui leur impose de révéler l’identité de leurs “reels propriétaires” et ainsi de renforcer la “transparence” dans les media arméniens. Le ministre de la justice Rustam Badasian a fait remarquer à cet égard à N. Pashinyan que son ministère planchait déjà sur un tel “mécanisme” legal, sans donner plus de details. Au moins deux chaines arméniennes appartiennent à des personnalités clairement proches des anciens présidents Serge Sarkissian et Robert Kotcharian ou leurs proches de façon plus ou moins directe. Elles diffusent des commentaires ouvertement critiques concernant la politique menée par les autorités actuelles dans leurs programmes d’actualités et leurs débats. Le propriétaire officiel de l’une d’elles, la 5e chaîne, pro-Kotcharian, n’est autre qu’ Armen Tavadian, qui avait été arrêté à la fin décembre 2019, pour avoir cherché à produire un faux témoignage en faveur de l’ex-président emprisonné. A.Tavadian a réfuté ces charges, les qualifiant de politiquement motivées. Certains partisans de R. Pashinyan et des responsables de la 5e Chaîne ont affirmé que l’arrestation d’A. Tavadian s’incrivait dans le cadre d’une politique visant à museler les media d’ opposition.