Quelques milliers de manifestants défilent samedi après-midi à Paris, à l’appel des « gilets jaunes », en scandant des slogans anti-Macron, anti-policiers ou contre la réforme des retraites, un rassemblement marqué par des tirs de gaz lacrymogène et des interpellations, a constaté une journaliste de l’AFP.
Des tensions ont éclaté dès le début d’après-midi avec les forces de l’ordre, intervenues « pour disperser un bloc qui tentait de se constituer en tête de cortège », selon la préfecture de police de Paris (PP). A 15H45, trente-deux personnes avaient été interpellées, a indiqué la PP.
Parti de la Porte de Champerret aux alentours de 11H00 pour cette 62e journée de mobilisation, le cortège doit rejoindre la Gare de Lyon, dans le sud-est de Paris. Il est encadré par un important dispositif de forces de l’ordre.
La situation s’est particulièrement tendue entre les places de la République et de la Bastille, où les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes et des grenades de désencerclement, aux alentours de 16H00. Le cortège s’est scindé et la circulation était perturbée. Des jeunes cagoulés ont crié « Révolution! », alors que des CRS appelaient à évacuer la zone.
Le cortège est arrivé sous les gaz lacrymogènes place de la Bastille, où se trouvaient de nombreux véhicules des forces de l’ordre.
Plus tôt dans l’après-midi, à gare de l’Est, les manifestants chantaient « La rue, elle est a nous » et encore « Macron, on vient te chercher chez toi ». Les forces de l’ordre, cibles de jets de projectiles, ont effectué des tirs de gaz lacrymogènes.
« Trop de souffrance dans cette sous-France », peut-on lire sur une pancarte. Parmi les autres messages: « Macron Philippe, traitres au peuple », « C’est nous les gentils », « Pas touche à ma retraite », « Blanquer démission ».
« Il faut dire stop à Macron. Il ne comprend que le rapport de forces, alors on est là et on lâche pas », a déclaré à l’AFP Christophe Rampierre, un retraité de 62 ans de la « petite fonction publique territoriale ». « Il y a des vies derrière les politiques que ce Monsieur veut mettre en place », a ajouté cet homme de 62 ans, gilet jaune sur le dos.
« On étouffe avec ce gouvernement qui veut nous mettre à genoux », a pour sa part expliqué Annie Moukam, une enseignante de 58 ans. « La retraite, hors de question qu’il y touche. On travaille toute notre vie pour pouvoir partir avec une retraite digne et c’est précisément ça qu’il remet en cause », a ajouté la manifestante.