Le journaliste et militant Taha Bouhafs, qui avait signalé sur Twitter la présence d’Emmanuel Macron vendredi dans un théâtre parisien en relayant un appel à perturber la soirée, a été placé en garde à vue dans la nuit, a-t-on appris de source judiciaire.
Le journaliste de 22 ans a été placé en garde à vue pour « participation à un groupement formé en vue de commettre des violences ou des dégradations », a précisé cette source.
Il avait été interpellé vendredi soir à l’issue de la représentation, brièvement perturbée par une tentative d’intrusion de manifestants dans le théâtre, au 44e jour de grève contre la réforme des retraites.
M. Bouhafs avait ensuite demandé à ses dizaines de milliers d’abonnés s’il devait ou non lancer ses chaussures sur le président, à l’image du célèbre geste d’un journaliste irakien contre le président américain Georges W. Bush en 2008.
« Je plaisante (…) la sécu me regarde bizarre là », avait-il ensuite précisé.
L’arrestation de M. Bouhafs, qui filme les mouvements sociaux pour le site d’information Là-bas si j’y suis, a suscité quelques réactions politiques.
« On arrête un journaliste pour avoir tweeté sur la présence du Méprisant au théâtre. Bienvenue en #Macronie », a réagi sur Twitter la député France Insoumise Danièle Obono.
« Ce qu’il s’est passé aux #BouffesduNord est inacceptable, inadmissible. Lorsqu’on cherche à s’en prendre au président de la République, on cherche à atteindre l’institution. Ne nous habituons pas à ces manifestations de violence à l’encontre de la démocratie », a rétorqué la députée et porte-parole LREM Célia de Lavergne.
Taha Bouhafs, connu pour avoir filmé Alexandre Benalla en train de violenter un couple à Paris le 1er mai 2018, avait déjà été placé en garde à vue en juin alors qu’il couvrait une manifestation en banlieue parisienne, s’attirant le soutien d’une partie de la profession. Il doit être jugé le 22 février à Créteil pour « outrage et rébellion ».