Des renforts de police et des unités militaires ont été mobilisés à Beyrouth sur appel du Président Michel Aoun, après qu’une manifestation prévue près du parlement a dégénéré en heurts avec les forces de l’ordre.
L’armée est intervenue samedi 18 janvier dans le centre de la capitale libanaise devenu le théâtre d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre peu après le début d’une manifestation devant le siège du parlement.
Les soldats ont évincé les manifestants des rues attenantes à la Chambre des députés. Des heurts continuent sur la place des Martyrs, dans le centre-ville de Beyrouth. Les manifestants lancent des pétards et des pierres et la police cherche à les disperser avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau.
Certains manifestants essaient de se regrouper pour attaquer les cordons de police, alors que des unités de l’armée arrivées sur place se préparent à intervenir.
Des ambulances supplémentaires de la Croix-Rouge libanaise et de la protection civile arrivent dans le centre de la capitale.
Plus de 160 personnes ont déjà été blessées ce samedi dans les affrontements à Beyrouth, d’après le nouveau bilan de la Croix-Rouge libanaise cité par l’agence France-Presse (AFP).
Le Président Michel Aoun avait précédemment appelé le commandant de l’armée du pays et le chef des Forces de sécurité intérieure (FSI) à rétablir l’ordre dans la capitale et à garantir la sécurité des manifestants pacifiques, selon la Société de radiodiffusion libanaise internationale (LBCI).
M.Aoun s’est également entretenu par téléphone avec les ministres de la Défense et de l’Intérieur.
La police avait invité les personnes rassemblées dans le centre de Beyrouth à quitter le lieu des affrontements, précisant que ceux qui y resteraient seraient considérés comme provocateurs.
La situation économique et financière du Liban ne cesse de s’aggraver. Le Président Aoun avait déclaré début octobre que le pays souffrait du blocus économique et des sanctions. Il y a deux mois, la livre libanaise a commencé à se déprécier face au dollar pour la première fois en 30 ans. Une pénurie de devises se fait sentir dans le secteur bancaire. Les virements vers des comptes étrangers ont été suspendus et le plafond de retrait au guichet a été établi à 1.000 dollars par semaine. Des entreprises privées refusent d’accepter les paiements par virement bancaire.
Dans ce contexte, des manifestations anti-gouvernementales ont mobilisé des centaines de milliers de Libanais depuis le 17 octobre. Les manifestants accusent les hommes politiques de corruption et d’incompétence. La démission du gouvernement de Saad Hariri le 29 octobre n’a pas arrêté le mouvement de contestation. Le nouveau Premier ministre, Hassan Diab, peine à former son gouvernement.Vendredi 17 janvier, des centaines de contestataires se sont rassemblés à Beyrouth près du parlement et de la Banque centrale, qu’ils jugent en partie responsable de la crise économique qui mine le pays, selon l’AFP. Les 15 et 16 janvier, la capitale a été le théâtre de violences nocturnes marquées par des actes de vandalisme contre plusieurs banques et de heurts entre manifestants et forces de l’ordre.