Selon un document de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) remis au ministère de l’Intérieur, 150 quartiers ont été conquis par l’islamisme. Outre les banlieues de Paris, Lyon et Marseille, des territoires plus reculés seraient aussi touchés par ce phénomène.
Trois mois après qu’Emmanuel Macron a déclaré que la lutte contre le communautarisme était l’une de ses priorités, la DGSI a remis à Christophe Castaner un rapport révélant l’ampleur de la situation. Le document identifie 150 quartiers perdus par la République au profit des islamistes. Il n’a pour l’instant été divulgué qu’au ministère de l’Intérieur, mais le Journal du dimanche (JDD) en a révélé quelques extraits.
Sans surprise, les banlieues des grandes villes comme Paris, Lyon et Marseille figurent sur la liste. Mais des agglomérations plus petites, dans le Nord, sont également concernées: Maubeuge, Denain, ou encore Roubaix. «Bien qu’historique, la situation prend des proportions inquiétantes», a indiqué un préfet cité par le JDD.
Le phénomène a également été observé à Annemasse, commune de Haute-Savoie, ou à Bourg-en-Bresse et Oyonnax dans l’Ain. Selon ce préfet, les vraies surprises de ce rapport sont «l’apparition de microterritoires qui se salafisent dans des zones improbables», comme à Nogent-le-Rotrou, commune d’Eure-et-Loir de moins de 20.000 habitants.
Le 5 janvier, Christophe Castaner a envoyé une circulaire aux préfets afin de réunir les groupes d’évaluation départementaux (GED). Le gouvernement a promis un plan avant les élections municipales. Un haut fonctionnaire dénonce cependant auprès du JDD le manque d’échange d’informations entre l’État et les communes, mais aussi entre la police et les différents ministères concernés par la montée de l’influence islamiste, comme l’Éducation, le Sport et la Santé.
La voie privilégiée par l’exécutif semble l’utilisation pure et simple des lois existantes, comme celle sur l’égalité entre les femmes et les hommes dans un cas où une femme se voit dicter la façon de s’habiller, ou en évoquant des mesures de sécurité pour fermer des mosquées radicales.
«Il nous faut savoir faire la part des choses entre une contestation des valeurs républicaines, avec la mise en place d’une contresociété basée sur un texte religieux, et l’exercice libre et respectable d’une religion», a résumé Maryvonne Caillibotte, procureur de Versailles.