La magistrate Ekaterini Sakellaropoulou, 63 ans, a toutes les chances d’être élue mercredi présidente de la République hellénique, et de devenir la première femme de l’histoire de la Grèce à accéder à ce poste essentiellement honorifique.
Cheveux noirs coupés au carré et petites lunettes rondes, l’actuelle présidente du conseil d’Etat, fervente défenseuse de l’environnement, devrait être élue dès le premier tour du scrutin, sur proposition du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, par au moins 260 députés sur 300, du jamais vu pour l’élection présidentielle grecque.
Ekaterini Sakellaropoulou est la candidate de « l’unité » et du « progrès » ainsi présentée par le chef du gouvernement conservateur, qui l’a habilement choisie à ce poste car elle transcende les divisions partisanes traditionnelles.
A peine son nom a-t-il surgi le 15 janvier lors d’une allocution télévisée solennelle de Kyriakos Mitsotakis que la candidate a d’emblée fait consensus dans une société pourtant singulièrement patriarcale, en queue du peloton européen en matière de parité.
« Le moment est venu que la Grèce s’ouvre sur l’avenir », a plaidé le Premier ministre conservateur. Il avait été critiqué dès sa prise de fonctions en nommant deux femmes ministres seulement dans son gouvernement.
« Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt, la société grecque est encore marquée par la discrimination contre les femmes », a-t-il reconnu. Mais « cela change désormais, en commençant par le sommet ».
Dans un pays où une femme sur cinq est au chômage, Mme Sakellaropoulou avait déjà ouvert une brèche en devenant la première femme à la tête de la plus haute cour du pays en octobre 2018, sur proposition du Premier ministre d’alors, Alexis Tsipras.