Isabel dos Santos, la fille de l’ex-président angolais José Eduardo dos Santos, est formellement accusée de toute une série de délits, parmi lesquels fraude, détournement de fonds et blanchiment d’argent, a indiqué le procureur général d’Angola.
Réclamée par la justice angolaise, Isabel dos Santos devra également répondre notamment d’accusations de trafic d’influence, abus de biens sociaux et faux en écritures durant son mandat à la tête du groupe pétrolier public Sonangol, a précisé le procureur général Helder Pitta Gros mercredi soir lors d’une conférence de presse. Isabel dos Santos a été à la tête de la Sonangol durant dix-huit mois à partir de juin 2016. Elle a aussi dirigé plusieurs autres compagnies publiques angolaises dans les secteurs de la téléphonie et des mines, et a acquis des participations dans d’autres groupes, notamment bancaires, au Portugal. Les détails des malversations présumées d’Isabel dos Santos – qui a dénoncé un « tissu de mensonges » monté pour des raisons politiques – ont été révélés dimanche par les « Luanda Leaks » publiées dimanche par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ).
Les 36 médias internationaux du consortium, parmi lesquels la BBC, le New York Times ou Le Monde, ont mobilisé 120 journalistes dans une vingtaine de pays pour exploiter une fuite de 715.000 documents et révéler « comment une armée de sociétés financières occidentales, d’avocats, de comptables, de fonctionnaires et de sociétés de gestion ont aidé » cette femme de 46 ans « à cacher des avoirs aux autorités fiscales ». La justice angolaise a assuré mobiliser « tous les moyens possibles » pour ramener en Angola et y juger Isabel dos Santos, qui vit essentiellement entre Londres et Dubaï depuis le retrait du pouvoir de son père en août 2017.