La possible intégration des systèmes russes S-400 à l’Otan

Pour tester les avions de chasse F-35 utilisés par l’Otan et les systèmes de défense S-400 russes acquis par la Turquie, le ministre turc des Affaires étrangères a proposé de créer un groupe d’experts au sein de l’Alliance atlantique qui devrait estimer leur compatibilité.

Le ministre turc des Affaires étrangères a proposé d’évaluer la possibilité d’intégration des systèmes russes S-400 à l’Otan, lors d’une discussion portant sur le futur de l’Otan au forum de Davos.

Il a aussi expliqué pourquoi la Turquie avait préféré acheter des systèmes russes S-400, proposant d’organiser un groupe au sein de l’Otan qui devrait estimer la compatibilité des S-400 avec les systèmes de l’Alliance.

«L’affirmation est que les avions de chasse F-35 et les systèmes S-400 ne sont pas compatibles. Nous proposons de créer un groupe de travail que l’Otan pourra diriger. Permettez aux experts d’examiner cette question et de l’évaluer. Nous pensons qu’ils sont compatibles. Cela ne présente aucune menace pour les systèmes de l’Otan ou de ses alliés», a déclaré Mevlüt Cavusoglu, le ministre turc des Affaires étrangères, lors du Forum économique mondial de Davos.

Il a également tenu à souligner que la Turquie avait auparavant essayé d’acquérir pendant 10 ans des systèmes militaires de ses alliés membres de l’Alliance mais qu’elle n’avait pas réussi. De ce fait, elle a fini par acheter des systèmes S-400 russes.

En outre, le chef de la diplomatie turque a déclaré que son pays était favorable à l’adhésion de la Géorgie à l’Alliance atlantique.

«Je ne comprends pas pourquoi nous n’avons pas invité la Géorgie ou nous n’avons pas lancé un plan d’action pour la Géorgie pour devenir membre de l’Otan. La Géorgie a besoin de nous, et nous avons besoin d’un tel allié. À cet égard, la Turquie estime que [l’Alliance, ndlr] doit se développer et la Géorgie doit devenir un État membre de l’Otan», a-t-il souligné.

Ankara et Moscou ont signé un contrat de 2,1 milliards d’euros pour la livraison de S-400 en 2017. Alors, les États-Unis ont tenté de convaincre la Turquie d’y renoncer et d’acquérir plutôt des systèmes de défense américains Patriot. Toutefois, la Turquie a poursuivi l’achat des systèmes russes. Washington l’avait alors évincée de son programme des F-35. Les livraisons des missiles russes ont quant à elles démarré en juillet 2019.