L’Allemagne rend à des descendants français trois tableaux volés par les nazis

Le gouvernement allemand a rendu trois oeuvres d’art, disparues en France pendant l’occupation nazie, aux descendants de leur propriétaire juif, le collectionneur Armand Dorville.

Une nouvelle restitution de tableaux volés par les nazis a eu lieu, mercredi 22 janvier. Le gouvernement allemand a rendu trois œuvres d’art, disparues en France pendant l’Occupation, aux descendants de leur propriétaire juif, le collectionneur Armand Dorville.

Il s’agit de deux tableaux, « Dame en robe du soir » et « Portrait d’une dame » du peintre Jean-Louis Forain, ainsi que d’un dessin de Constantin Guys, « Amazone avec un cheval cabré ».

Les toiles faisaient partie des centaines d’œuvres léguées par le collectionneur d’art germano-autrichien Cornelius Gurlitt, décédé en 2014. Son père, Hildebrand, avait été chargé par les nazis de vendre des œuvres volées aux juifs ou confisquées pour « décadence ».

Ces trois œuvres appartenaient à Armand Dorville, un avocat et collectionneur d’art français de confession juive, décédé en 1941. Ses héritiers s’étaient vu confisquer ses tableaux que le régime de Vichy avait alors vendus aux enchères. Certains ont été acquis par des musées, d’autres par des collectionneurs privés.

La famille Dorville n’ayant pu toucher l’argent issu de la vente, elle s’est trouvée dans l’incapacité de fuir. La plupart de ses membres ont été tués pendant l’Occupation.

« Il n’est plus possible de réparer les souffrances qu’a subies la famille Dorville lors des persécutions nazies mais nous devons les rendre visibles et cette restitution constitue un geste important de justice historique », a déclaré la secrétaire d’État à la Culture Monika Grütters.

Depuis plusieurs années, le gouvernement allemand est engagé dans une politique active de restitution de ces œuvres d’art aux descendants de leurs propriétaires. En 2013, ce sont plus de 1 500 œuvres qui avaient ainsi été retrouvées chez Cornelius Gurlitt. Aujourd’hui, seulement 13 d’entre elles ont pu être rendues aux héritiers de leurs propriétaires d’origine.