À huit jours du lancement officiel des festivités du premier événement panafricain «Capitales africaines de la culture», le Maroc a décidé de remplacer la ville hôte Marrakech par Rabat, a-t-on appris auprès des organisateurs, relate l’AFP.
«Les autorités marocaines ont décidé de choisir Rabat en faisant valoir que ses infrastructures étaient plus adaptées», a indiqué à l’AFP un responsable qui a requis l’anonymat.
«J’ai le triste regret de vous annoncer qu’il a été décidé (pour des raisons incompréhensibles) et après plusieurs mois de préparation intense, que la ville ocre se désisterait au profit de Rabat», a pour sa part commenté le président honoraire du comité «Marrakech 2020», le peintre marocain Mahi Binebine, sur sa page Facebook.
L’artiste avait participé la semaine dernière à Paris à la présentation officielle de l’événement par l’organisation panafricaine «Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique» (CGLU Afrique), à l’origine du projet.
Le lancement des festivités «Marrakech 2020», qui devaient débuter le 31 janvier par une grande cavalcade de rue, est reporté à une date indéterminée car «à Rabat, rien n’est prêt», a indiqué la source jointe par l’AFP.Le Comité d’organisation affilié au CGLU Afrique a reçu lundi une lettre officielle demandant de délocaliser l’événement attribué à Marrakech il y a environ deux ans, selon cette source.
La municipalité de la ville ocre a ensuite annoncé au comité son désistement au profit de Rabat, la capitale administrative, désignée par le roi Mohammed VI comme «capitale culturelle du pays» il y a plusieurs années, selon la même source.
La presse marocaine a fait état, la semaine dernière, d’une «colère royale» après une visite du souverain sur des grands chantiers en cours à Marrakech, en prédisant que les «retards et défaillances» des projets provoqueraient un «séisme administratif».
Marrakech, la capitale touristique du royaume, a été désignée par le CGLU Afrique comme ville pilote du projet «Capitales africaines de la culture». L’événement triennal, qui devrait revenir à Kigali en 2023, vise à inscrire la culture au centre des politiques de développement des villes sur le continent.
Lancé en 2014, le projet «Rabat, capitale culturelle» inclut différents grands chantiers de mise en valeur du patrimoine et l’organisation d’événements culturels de prestige comme la récente biennale d’art contemporain qui a réuni plus de 140.000 visiteurs en trois mois.