Le nombre des morts de l’épidémie de pneumonie virale en Chine a bondi à 80 et 2.744 cas ont été confirmés dans le pays, alors que la France et les États-Unis préparent l’évacuation de leurs ressortissants de la zone en quarantaine, relate l’AFP.
Vingt-quatre morts supplémentaires ont été enregistrés dans la province de Hubei, épicentre de la contagion, mais aucun nouveau décès n’a été confirmé en dehors de cette région, a annoncé lundi le gouvernement central.
«La capacité de propagation du virus s’est renforcée», ont déclaré la veille de hauts responsables sanitaires chinois, même s’il ne s’avère pas «aussi puissant que le Sras», un précédent coronavirus qui avait fait des centaines de morts au début des années 2000.
La situation est «grave», a reconnu samedi soir le président Xi Jinping, avertissant que l’épidémie apparue en décembre à Wuhan dans le centre du pays «s’accélère».
La période de congés à l’occasion du Nouvel An chinois, qui devait durer jusqu’au 30 janvier, a été prolongée – sans précision de date – afin de «limiter les mouvements de population», ont indiqué les médias d’État.Le directeur de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus a annoncé qu’il se rendait en Chine pour discuter avec les autorités des moyens de contenir l’épidémie.
Wuhan et sa région sont placées de facto en quarantaine depuis jeudi afin de prévenir une nouvelle propagation de la maladie. Au total, 56 millions de personnes sont coupées du monde.
Dans la cité transformée en ville fantôme, des hauts-parleurs diffusent un message appelant les habitants à se rendre à l’hôpital sans délai s’ils ne se sentent pas bien.
«Wuhan n’a pas peur de faire face à l’adversité. N’écoutez pas les rumeurs, ne propagez pas les rumeurs», ordonne le message, alors que certains doutent des bilans fournis par les autorités.
L’épidémie a atteint l’Europe et l’Australie. Un cas présumé a été signalé au Canada. Les États-Unis, où cinq cas sont confirmés, ont annoncé organiser le départ de leur personnel diplomatique et de citoyens américains bloqués à Wuhan, espérant faire décoller un vol mardi.
D’autres pays sont en communication avec Pékin pour évacuer leurs ressortissants.
La ministre française de la Santé a annoncé dimanche que la France allait organiser «un rapatriement par voie aérienne directe» de ses ressortissants, et qu’une période de quarantaine de 14 jours leur serait appliquée.
En attendant, la Chine se protège en érigeant des barrières intérieures. Plusieurs grandes villes du nord du pays – Pékin, Tianjin, Xian – ont annoncé la suspension des lignes d’autocars longue distance qui les relient au reste du pays. Dans l’est, la province du Shandong (100 millions d’habitants) a fait de même.Ces mesures risquent de singulièrement compliquer les trajets de la population, en plein chassé-croisé du Nouvel An chinois.
Pékin va en outre suspendre les voyages organisés en Chine et à l’étranger, une décision qui pourrait porter un coup au commerce de villes comme Paris, très prisées des touristes chinois.
Le tournoi de qualification olympique de football d’Asie, qui devait se tenir à Wuhan, a été délocalisé en Australie et la Fédération internationale de tennis a décidé de déplacer les matches de la Fed Cup du Groupe I de la poule Asie/Océanie, du Dongguan, dans le sud de la Chine, au Kazakhstan.