La dernière séance du maire de Marseille

Le conseil municipal qui s’est ouvre ce lundi 27 janvier, à 8 h 30, est le dernier de Jean-Claude Gaudin, qui a renoncé à briguer un cinquième mandat.

150 délibérations sont au menu, dont deux concernent les dossiers sensibles de l’état des écoles et de l’habitat indigne. C’est surtout pour le maire de Marseille, âgé de 80 ans, la dernière occasion de faire tonner dans le cadre solennel de l’hémicycle son accent provençal, pour défendre un bilan contesté comme jamais à moins de 50 jours des municipales.

Pour la majorité Les Républicains, la séance d’adieu politique de ce baron de la droite, qui fut président du Sénat et ministre, s’annonce « émouvante », a déclaré l’un des plus proches collaborateurs, son directeur des services Jean-Claude Gondard.

Jean-Claude Gaudin aura probablement un mot sur ce qu’il considère comme ses principaux accomplissements, et qu’il a rappelé lors de ses vœux à la presse lundi dernier : le chômage divisé par deux depuis son arrivée, même s’il reste supérieur à la moyenne nationale, l’explosion du tourisme de croisière, ou la requalification de la zone urbaine Euromed le long du littoral et l’ouverture du Musée des civilisations et de la Méditerranée (Mucem), deux dossiers en partie pilotés par l’État.

Le maire, qui siège au conseil municipal depuis son élection en 1965 sur les listes du socialiste Gaston Defferre, et a fait adopter plus de 31 000 délibérations depuis 1995, fera par ailleurs voter plusieurs dénominations de rues, dont une place François-Moscati, du nom de l’ancien patron du puissant syndicat municipal Force Ouvrière, et une rue Guy-Philip, l’un de ses anciens communicants.

Figures de sa majorité depuis des années, les deux candidats issus des Républicains qui s’affrontent pour les municipales, la présidente du département et de la métropole Martine Vassal (soutenue par le parti) et Bruno Gilles (en dissidence) devraient peser leurs mots, tant ils tentent, l’un comme l’autre, de distinguer leur action de l’héritage du maire.

L’opposition, sur les bancs de laquelle siègent notamment les candidats RN Stéphane Ravier ou divers gauche Samia Ghali, devrait souligner les carences de la ville, marquée par de très fortes inégalités de richesse, l’état de délabrement de nombreuses écoles publiques et la gravité du problème de l’habitat indigne, révélé tragiquement par l’effondrement de deux immeubles le 5 novembre 2018, qui a fait huit morts.