Devenue très critique envers le pouvoir lors de ses apparitions médiatiques, Ségolène Royal a été spontanément démise de ses fonctions d’ambassadrice des pôles vendredi 24 janvier. Certaines sources au gouvernement affirment ne pas craindre qu’elle soit à nouveau candidate à l’élection présidentielle.
Deux jours après son éviction par l’exécutif de son poste d’ambassadrice des pôles, Ségolène Royal est apparue dimanche 26 janvier dans l’émission «BFM Politique», durant laquelle elle a ouvertement critiqué le pouvoir. Elle n’a pas exclu la possibilité d’être candidate en 2022.
«Aujourd’hui, la société française est gravement brutalisée par le pouvoir en place. Ce n’est pas moi qui deviens sévère, mais c’est le pouvoir qui dérape gravement», s’est-elle exclamée sur la chaîne.
Elle y était venue faire la promotion de sa nouvelle association politique «Désirs de France, avenir de la planète». Un acte vu par beaucoup comme un premier pas vers une nouvelle candidature à la présidentielle.
L’ancienne ministre de l’Écologie souhaite proposer une troisième voie entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. «J’ai dit que s’il fallait porter cette voie féminine, cette voie écologiste et démocratique, et qui défend coûte que coûte le modèle social français, je serais prête le moment venu», a-t-elle déclaré sur BFM TV.
Ségolène Royal, au-delà de critiquer la réforme des retraites et les violences des forces de l’ordre, n’a vraiment pas apprécié sa mise à l’écart du gouvernement. «Ils n’auraient pas dû s’en prendre à moi comme cela. On a touché à mon honneur, plus rien ne m’arrêtera», aurait-elle indiqué en privé, citée par Le Parisien.
Le ministre des Collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, a commenté auprès du quotidien cette récente exclusion. «Inéluctablement, c’est une femme politique. Mais quand elle nous attaque pour dire qu’on ne vit plus dans une démocratie, ce n’est pas une femme d’État».
L’ancien secrétaire d’État à la Transition écologique estime par ailleurs qu’elle n’est pas la mieux placée pour critiquer le gouvernement.
«Quand je vois les dossiers qu’elle a laissés quand elle était ministre de l’Environnement, comme la gestion Fessenheim, ça devrait lui inspirer plus d’humilité. Cela fait 30 ans qu’elle est là. Elle est comptable de l’état du pays…», a-t-il fustigé.
«Ségolène Royal, c’est surtout un problème pour la gauche. Elle les étouffe», a confié au Parisien une source proche de l’Élysée. L’exécutif ne semble donc pas redouter sa candidature, qui pourrait surtout mettre à mal celle de Jean-Luc Mélenchon, ou la présence potentielle de Bernard Cazeneuve, également cité pour 2022.