Le géant Amazon est une nouvelle fois pointé du doigt. Plus de 300 employés du groupe ont signé de leur nom, dimanche 26 janvier, des critiques contre le géant américain de la distribution en ligne.
La publication de ces témoignages sur le site Medium (en anglais) a été organisée par le groupe Amazon Employees for Climate Justice (AECJ), qui pousse l’entreprise à aller plus loin dans son plan de mitigation, autrement dit la mise en œuvre de mesures pour réduire les dommages associés à des risques naturels ou générés par les activités humaines.
Les membres du groupe ont critiqué l’entreprise publiquement et plusieurs d’entre eux se sont vus rappeler à l’ordre par la direction, au risque d’un licenciement. « Cette action a été menée pour protester contre le règlement récemment rafraîchi qui interdit aux employés de s’exprimer publiquement sur les activités de l’entreprise sans autorisation préalable », souligne un communiqué de AECJ (en anglais).
« En tant qu’employés d’Amazon, nous sommes responsables, non seulement pour le succès de l’entreprise mais aussi de son impact. C’est notre responsabilité morale de parler haut et fort et les changements dans le règlement nous empêchent d’exercer cette responsabilité », écrit ainsi Sarah Tracy, ingénieure informatique chez Amazon.
Il est commun que les entreprises exigent, comme Amazon, un devoir de réserve de leurs employés quand il s’agit de discuter publiquement de leurs activités et plus encore de les remettre ouvertement en cause.
Si l’environnement est l’objet de nombreuses critiques postées dimanche, Amazon se voit aussi reprocher d’autres activités, comme par exemple la mise à disposition de ses capacités en intelligence artificielle pour des entreprises du secteur pétrolier.
Amazon est souvent critiqué pour son empreinte carbone en raison de la consommation d’énergie de ses immenses fermes de serveurs pour ses activités très lucratives dans le « cloud ». Et bien sûr l’entreprise a bâti son succès sur un énorme réseau logistique de transport routier pour assurer des livraisons de plus en plus rapides, ce qui génère d’importantes émissions de gaz à effet de serre.
Le 19 septembre, Jeff Bezos, fondateur de l’entreprise, a pris des engagements publiquement en matière d’environnement promettant notamment qu’Amazon atteindra la neutralité carbone en 2040. Pour l’AECJ, c’est insuffisant et le groupe réclame de parvenir à cet objectif dès 2030.
Mark Hiew, directeur marketing chez Amazon, juge que « ce n’est pas le moment de réduire des gens au silence. Nous avons besoin de règles qui encouragent un discours plus ouvert, plus de solutions et une action plus déterminée et concertée sur le changement climatique et ses causes ».
Sollicité par l’AFP, Amazon n’a pas répondu. Mais un article du Washington Post (en anglais), propriété de Jeff Bezos et qui se fait beaucoup l’écho de l’AECJ, cite Drew Herdener, un porte-parole. Ce dernier explique qu’Amazon encourage les employés à s’exprimer, mais en interne, par le biais de différentes plateformes à leur disposition.