Sur demande du préfet du Doubs, une enquête a été ouverte suite à des propos jugés homophobes qu’aurait tenus un gardien de la paix devant des Gilets jaunes à Besançon. Tournée par un membre de l’équipe de Radio Bip, la vidéo de cette scène a été diffusée sur les réseaux sociaux et a été vue plus de 90.000 fois.
Le 25 janvier, un policier a gazé une manifestante au niveau du visage lors d’un rassemblement des Gilets jaunes devant le commissariat de la Gare d’eau, à Besançon. Alors que celle-ci s’éloignait, des propos qualifiés d’«homophobes» se sont faits entendre. Ils sont attribués au fonctionnaire par Radio Bip, un média associatif local, qui a filmé la scène.
https://twitter.com/emma_audrey_fr/status/1221526695229845507
«Et va te faire enc*ler p*dé! Amène ta gueule, je vais te la rectifier», entend-on sur la séquence. Il est cependant difficile de déterminer qui prononce ces propos.
Une journaliste de Radio Bip affirme avoir réussi à contacter la femme gazée par téléphone. Selon cette dernière, il n’y avait pas «de tensions au moment des faits». Le gardien de la paix lui avait demandé «de changer de trottoir». Elle avait répondu «oui» tout en expliquant qu’elle avait «le droit de rester».
C’est à ce moment-là que le policier a eu recours à son gaz poivre, selon la journaliste.
Je viens d'avoir au téléphone la jeune femme qui a été gazée par le policier à bout portant. Il n'y avait pas de tension au moment des faits. Le policier lui avait demandé de changer de trottoir. Elle a répondu, oui mais en expliquant qu'elle avait le droit de rester -> pic.twitter.com/3epvLf3tZu
— Emma Audrey (@emma_audrey_fr) January 27, 2020
La vidéo a été visionnée plus de 90.000 fois.
Après avoir regardé la séquence, le préfet du Doubs a demandé au directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) d’ouvrir une enquête administrative, selon L’Est républicain.
«Le préfet ne mésestime pas le climat de tensions qui pouvait exister. Mais il va de soi qu’aucun manquement à la déontologie ne saurait être toléré», a précisé la préfecture, citée par le média.
Une source policière qui avait «écouté plusieurs fois la scène» a été interrogée par L’Est républicain.
«C’est étonnant, on a l’impression que la voix est proche de la caméra. Ce qui contredit la version du média», dit-il, ajoutant cependant: «Il y a de la fatigue mais nous sommes aussi formés pour répondre à ce type de provocations, si c’est réellement le cas».