En 2019, les «faits racistes, xénophobes et antisémites» dénombrés par le ministère de l’Intérieur ont connu une forte augmentation. Le nombre de plaintes auprès du CSA a également augmenté, notamment contre Éric Zemmour, rappelle Télérama qui ajoute qu’il est «difficile de ne pas faire le rapprochement».
En s’appuyant sur les chiffres du ministère de l’Intérieur sur la hausse des faits antisémites, Télérama rappelle dans un article du 27 janvier que le nombre de « faits racistes et xénophobes» a progressé de plus de 130% en 2019. Le média précise que «le nombre de plaintes reçues par le Conseil supérieur de l’audiovisuel a explosé, passant de 30.000 en 2018 à plus de 70.000 en 2019».
Il souligne par ailleurs que «plus de 4.300 de ces saisines concernent Éric Zemmour comme chroniqueur dans Face à l’info sur CNews pour ses passages sur la colonisation de l’Algérie, et 3.700 autres pour ses diatribes sur l’immigration et l’islam prononcées lors de son discours à la convention de la droite».
«Difficile de ne pas faire le rapprochement», ajoute l’article qui pointe la «responsabilité de ceux qui, à la tête du groupe Canal+ (CNews) et de TF1 (LCI), se font ou se sont faits les porte-voix d’un homme déjà définitivement condamné pour provocation à la haine raciale et religieuse».Le procès d’Éric Zemmour, qui devait être jugé le 22 janvier pour sa charge contre l’immigration et l’islam lors d’une Convention de la droite fin septembre à Paris, a été renvoyé au 13 mai.
Le polémiste est cité à comparaître par le parquet de Paris pour «injure publique à caractère racial» et «provocation publique à la haine raciale» après un discours prononcé le 28 septembre lors d’une réunion organisée par des proches de l’ex-députée d’extrême droite Marion Maréchal.
L’avocat de M.Zemmour, Olivier Pardo, a fait une demande de renvoi dans le cadre du mouvement de grève des avocats contre la réforme des retraites à laquelle le tribunal a fait droit. L’association La Maison des potes, partie civile, a elle aussi demandé un renvoi afin qu’Éric. Zemmour soit jugé en même temps que la chaîne LCI qui avait diffusé son discours en direct. Le parquet ne poursuit pas la chaîne, mais l’association de lutte contre les discriminations a elle-même cité LCI à comparaître.À l’époque, la Société des journalistes de LCI avait condamné la retransmission du discours en direct et sa direction avait reconnu une «erreur d’appréciation». Un mois plus tard, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) avait «fermement mis en garde» la chaîne pour cet épisode.
Début décembre, le CSA a aussi mis en demeure la chaîne CNews, qui avait recruté M.Zemmour, de respecter ses obligations notamment en termes d’incitation à la haine et à la violence.