Pour les 75 ans de la libération d’Auschwitz, Isabelle Balkany a partagé sur Facebook le récit que lui avait fait son mari sur l’histoire de son propre père, déporté pendant la Seconde Guerre mondiale et qui aurait libéré l’ex-ministre de la Santé. Des propos contestés plus tard par la famille Veil, ainsi que par Mme Balkany elle-même.
Sur sa page Facebook, Isabelle Balkany a retranscrit lundi 27 janvier un échange téléphonique qu’elle a eu avec son mari, incarcéré depuis le 13 septembre dernier. Celui-ci tenait en effet à transmettre par l’intermédiaire de sa femme un message aux habitants de Levallois-Perret, à l’occasion des 75 ans de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau.
Message de Patrick Balkany : "Isabelle, je veux que tu racontes aux Levalloisiens…" #Auschwitz #Levallois pic.twitter.com/JcO7dEXeNw
— Isabelle Balkany (@ibalkany) January 27, 2020
Il est ainsi annoncé que le père de Patrick Balkany y a libéré l’ancienne ministre de la Santé Simone Veil en janvier 1945.
En relayant le témoignage de son époux, Isabelle Balkany a écrit sur le réseau social que le père de Patrick, Gyula Balkany, était venu «à pieds de Hongrie pour s’engager dans la Résistance. Selon ce récit, le 27 janvier 1945, avant la libération d’Auschwitz, Gyula s’est enterré vivant avec dix de ses compagnons pour échapper aux nazis.
«Après deux jours « enterrés », le camp vidé, ces hommes, sous la direction de Gyula, partent vers le camp des femmes et libèrent celles qui, comme eux, se sont cachées», poursuit-il. Parmi ces femmes, «une certaine Simone Veil, sa Sœur de cœur pour la vie», a écrit Mme Balkany pour conclure son post Facebook.
Plusieurs internautes ont mis en doute ce récit, relevant qu’il avait déjà été écrit à de nombreuses reprises que Simone Veil avait été libérée à Bergen-Belsen, pas à Auschwitz.
En outre, l’ancienne ministre de la Santé a elle-même raconté qu’elle et une de ses deux sœurs ont été libérées par les troupes britanniques le 15 avril 1945. Elles se trouvaient alors au camp de Bergen-Belsen, où elles étaient arrivées le 30 janvier de la même année.Contactée par CheckNews de Libération, la famille de Simone Veil a confirmé que celle-ci avait quitté Auschwitz le 18 janvier 1945, où elle était arrivée en train au printemps 1944. Elle a ensuite été emmenée au camp de Dora, puis à celui de Bergen-Belsen. D’après le média, Mme Veil et Gyula Balkany ont peut-être été détenus en même temps à Auschwitz mais il est impossible que ce dernier ait pu la libérer le 27 janvier 1945.