L’épidémie de pneumonie virale a provoqué une grosse chute sur les marchés pétroliers, qui font face à leur pire niveau depuis des mois.
Plombés par les craintes autour de l’épidémie de coronavirus apparue en Chine, les prix du pétrole ont encore terminé en baisse vendredi 31 janvier.
Le Brent a clôturé à Londres à 58,16 après un plus bas à 57,94 et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) à 51,85 dollars après avoir atteint les 51,23, son plus bas niveau depuis août.Depuis le début de l’année, les deux barils de référence ont subi une baisse de respectivement 16% et 12%.
Les cours avaient pourtant encore bondi il y a quelques semaines, au pic des tensions entre l’Iran et les États-Unis.
Apparue en décembre à Wuhan, au centre de la Chine, l’épidémie de coronavirus s’est largement propagée dans le pays et a contraint les autorités à prendre des mesures drastiques à même de ralentir son économie, la deuxième au monde. Le nombre de personnes contaminées en Chine a atteint le 1er février au matin 11.791, soit plus de 2.100 nouveaux cas pour la journée de vendredi, selon la Commission nationale de la santé. Le nombre de morts a passé le cap des 250 personnes.Sur la période du 15 au 22 janvier, les importations chinoises de pétrole ont plongé de près de deux millions de barils par jour (mbj) par rapport à la moyenne de janvier 2019, et de trois mbj par rapport au début de l’année 2020, selon les analystes de Kpler qui surveillent les déplacements des tankers.
La Chine est le deuxième consommateur mondial de brut et joue donc un rôle crucial dans l’équilibre d’un marché déjà fragilisé par une offre toujours plus abondante, du fait notamment des États-Unis qui pompent à des niveaux record grâce à l’essor du pétrole de schiste.
Plusieurs grands pays producteurs, dont l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, ont assuré que l’Opep pouvait s’adapter à l’évolution de la demande, ce qui pourrait se traduire par une prolongation des mesures d’encadrement de la production.Vendredi 31 janvier, le ministre russe de l’Énergie, Alexandre Novak, s’est dit prêt à une rencontre «très rapidement si nécessaire».
Les pays membres de l’Organisation et ses alliés de l’Opep+, emmenés par la Russie, s’étaient quittés en décembre en programmant une «réunion extraordinaire» début mars, alors que le cartel a plutôt l’habitude de se retrouver tous les six mois.