Perquisition chez une députée allemande en lien avec l’Azerbaïdjan

La police allemande a perquisitionné jeudi des locaux d’une députée du parti conservateur d’Angela Merkel et d’un ancien élu, dans le cadre d’une enquête sur des soupçons de corruption en lien avec
l’Azerbaïdjan.

Le bureau à la chambre des députés de Karin Strenz, son appartement ainsi que d’autres locaux dont des cabinets d’avocat à Berlin, dans l’Etat régional du Mecklembourg-Poméranie, en Bavière et en Belgique ont été perquisitionnés  après la levée de son immunité parlementaire, a indiqué le Parquet de Francfort.

Cette élue de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) est soupçonnée avec un ancien député, membre lui du parti bavarois allié à la CDU, la CSU, Eduard Lintner, de corruption active et passive dans le cadre de leurs fonctions au sein de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE).
Mme Strenz aurait ainsi perçu au moins 22.000 euros pour défendre des positions pro-Azerbaïdjan au sein de cette instance.

Ancien élu et ancien secrétaire d’Etat auprès du ministère fédéral de l’Intérieur, M. Lintner se voit quant à lui reprocher d’avoir reçu quelque 4 millions d’euros entre 2008 et 2016 via des société-écran britanniques.

Il aurait reversé une partie de cette somme à d’autres membres de l’APCE qui en contre-partie s’exprimaient de manière positive sur l’Azerbaïdjan dans les médias alors que ce pays du Caucase du Sud, riche en hydrocarbures, est dirigé d’une main de fer par Ilham Aliev.

Ils pouvaient aussi se prononcer contre la libération d’opposants politiques dans ce pays.
L’Azerbaïdjan est régulièrement pointée du doigt pour ses atteintes aux droits de l’Homme. Or l’une des principales missions de l’APCE est justement la défense et le respect des droits de l’Homme.