Des familles de victimes de violences policières ont signé une tribune publiée dans L’Humanité. Dans celle-ci, ils dénoncent l’impunité des violences policières, exigeant notamment l’interdiction de l’usage de certaines techniques d’immobilisation et des armes de guerre.
Évoquant la mort de Cédric Chouviat et de dizaines d’autres personnes dont la police est soupçonnée d’être responsable, une tribune a été publiée dans le journal L’Humanité, vendredi 31 janvier. Des comités et collectifs, dont la plupart représentent les familles des victimes, y dénoncent «l’impunité des violences policières» et réclament plusieurs mesures visant à mettre un terme à celles-ci.
Les signataires mettent particulièrement en cause trois techniques d’immobilisation «potentiellement létales»: la clé d’étranglement, le plaquage ventral et le pliage. Ils réclament l’interdiction totale de ces dernières ainsi que l’utilisation d’armes de guerre comme les lanceurs de balles de défense (LBD), les grenades GMD, GM2L, et similaires.
Ils dénoncent également «la réalité d’un déni de justice systématique pour les victimes» et d’«un déni entretenu par une véritable culture du mensonge qui entraîne une culture du non-lieu». Face à ces pratiques, les familles réclament la création d’un organe indépendant de la police pour enquêter sur les plaintes déposées contre des agents des forces de l’ordre.
Parmi les appelants figurent, entre autres, le comité Adama, en soutien à Adama Traoré, mort en 2016 à la suite de son interpellation avec plaquage ventral. Figurent également les parents et la sœur de Rémi Fraisse, le militant écologiste décédé en 2014 après qu’une grenade lancée par la police a explosé dans son dos, ou encore Geneviève Legay, militante septuagénaire blessée lors d’une charge policière pendant l’acte 19 des Gilets jaunes à Nice.
La tribune a également reçu le soutien de collectifs tels que la Ligue des Droits de l’Homme, la CGT et l’Union nationale des étudiants de France. La liste compte également plusieurs personnalités politiques, dont les députés de la France insoumise Éric Coquerel, Danièle Obono et Manon Aubry.
La tribune a en outre été soutenue par certains artistes du milieu du rap: Abd al Malik, Black M, Youssoupha et le groupe IAM. Des noms du cinéma y figurent de même: les comédiens Ramzy Bedia, Malik Bentalha, Frank Dubosc ou encore Thomas Ngijol. Le footballeur Samir Nasri, l’humoriste Kevin Razy, l’animateur Mouloud Achour (Clique sur Canal+) et Vikash Dhorasoo, ancien footballeur et candidat à la mairie de Paris, ont exprimé leur soutien à la cause.
Les signataires appellent à prendre part à la marche de la Journée internationale contre les violences policières qui aura lieu à Paris le 14 mars. Lundi 3 février, leur pétition mise en ligne sur Change.org avait récolté plus de 6.000 signatures.