Plusieurs enseignants ayant perturbé le déroulement des épreuves communes de contrôle continu du baccalauréat affirment avoir reçu par courrier des menaces de sanctions provenant des rectorats de leurs établissements, selon Le Monde.
Lycée Bourdelle de Montauban, lycée Clément-Marot de Cahors, lycée Alphonse-Daudet de Nîmes: dans plusieurs établissements à travers la France, des professeurs grévistes disent avoir fait face à des menaces de sanctions de la part de leurs rectorats, informe Le Monde.
Ainsi, après avoir pénétré le 20 janvier dans son établissement pendant le blocage des épreuves communes de contrôle continu (E3C), un enseignant du lycée Bourdelle de Montauban affirme avoir reçu un courrier du recteur de Toulouse. Ce document l’informe que l’intrusion dans un établissement scolaire «dans le but d’en troubler la tranquillité ou le bon ordre» est punie d’une amende de 7.500 euros.
«En 30 ans de syndicalisme, je n’avais jamais reçu une lettre comme celle-là», affirme-t-il.
Le même courrier a été envoyé à cinq autres enseignants du lycée Bourdelle et neuf du lycée Clément-Marot de Cahors.
«Il convenait de distinguer le droit de grève du fait de pénétrer dans l’enceinte d’un lycée pour perturber un examen», a indiqué au Monde le rectorat de Toulouse.
«On n’a insulté personne. On a tous très peur, et on ne se sent plus du tout respectés dans nos opinions», a indiqué pour sa part l’enseignant.
Pour avoir refusé l’organisation des E3C dans leur établissement, une vingtaine de professeurs du lycée Alphonse-Daudet de Nîmes ont eux aussi reçu un courrier du rectorat de Montpellier.
«Les collègues ont répondu qu’ils s’étaient mis en grève et que ce droit les protégeait. À la suite de ça, le rectorat a renoncé à engager des sanctions disciplinaires», a expliqué au Monde le responsable local du SNES-FSU.À Clermont-Ferrand, l’Éducation nationale a décidé de porter plainte. Une enquête a été ouverte contre cinq participants au blocage du lycée Blaise-Pascal pour «infraction d’intrusion non-autorisée dans un établissement d’enseignement».
Parmi ces personnes figurent deux enseignants, deux étudiants et un lycéen, a indiqué au Monde le parquet de Clermont-Ferrand ajoutant que l’affaire pourrait aller jusqu’au tribunal si les personnes «refusent de s’expliquer».
Le 28 janvier, une intersyndicale enseignante CGT-FO-SNES-SUD a dénoncé dans un communiqué des «pressions» et des «menaces» vis-à-vis des enseignants et lycéens opposés à la tenue des E3C, et souligne une «criminalisation de l’action syndicale».