Ségolène Royal est « Charlie » mais n’est pas « Mila » (Vidéo)

«Critiquer une religion, ça n’empêche pas d’avoir du respect», tel a été le verdict rendu par l’ancienne ambassadrice des Pôles Ségolène Royal alors qu’elle commentait sur France 3 la situation de la lycéenne française Mila, victime de cyber harcèlement à cause de ses critiques de l’islam.

Invitée le 2 février sur le plateau de l’émission Dimanche en politique de France 3, Ségolène Royal a livré sa vision sur l’affaire Mila, l’adolescente française menacée de mort sur Internet pour ses critiques contre l’islam.

Mme Royal a notamment indiqué que «critiquer une religion, ça n’empêche pas d’avoir du respect, ça n’empêche pas d’avoir de l’éducation, de la connaissance, d’être intelligent par rapport à ce qu’on dit, et certainement pas d’ériger une adolescente qui manque de respect comme le parangon de la liberté d’expression».

​«Une adolescente, qui est peut-être encore en crise d’adolescence, si elle avait dit la même chose sur son enseignant, sur ses parents, sur sa voisine, sur sa copine, qu’est-ce qu’on aurait dit? On aurait dit simplement: « un peu de respect »», a-t-elle affirmé.

L’ancienne ambassadrice des Pôles a également expliqué qu’elle n’aurait «absolument pas» partagé le hashtag #JeSuisMila pour la soutenir.

Plusieurs politiques et personnalités publiques avaient déjà commenté l’affaire. Ainsi, le 29 janvier, la ministre de la Justice avait estimé qu’«une insulte à la religion, c’est évidemment une atteinte à la liberté de conscience». Face à la critique, Nicole Belloubet avait été obligée de s’expliquer et avait «volontiers» reconnu sa maladresse le 30 janvierDurant un live sur son compte Instagram le 19 janvier, la lycéenne Mila, âgée de 16 ans, a parlé de son attitude vis-à-vis de la religion, en particulier de l’islam. Elle a dû par la suite affronter une campagne de haine contre elle et même des menaces de mort. Le hashtag #JeSuisMila a ensuite été lancé pour la soutenir.

La lycéenne a par la suite présenté ses excuses sur Twitter, expliquant qu’elle ne voulait «offenser personne» et qu’elle avait «parlé trop vite», «l’erreur» étant «humaine». Le parquet de Vienne a ouvert deux enquêtes. L’une visera l’adolescente pour «provocation à la haine raciale». L’objectif de la seconde est de retrouver les auteurs des menaces de mort.