Des associations de professeurs hongrois ont protesté lundi contre l’entrée en vigueur prochaine dans le pays de nouveaux programmes scolaires, qu’ils ont jugés nationalistes et incluant des auteurs antisémites.
La liste des écrivains à étudier, à partir de la rentrée prochaine, contient certes le Britannique George Orwell mais aussi un romancier comme Jozsef Nyiro, qui avait soutenu le régime hongrois pro-nazi en 1944.
Le seul prix Nobel de littérature hongrois, Imre Kertesz, survivant de l’Holocauste, n’a en revanche pas été inclus dans les programmes.
L’association des professeurs hongrois a estimé dans un communiqué que ces nouveaux programmes « étaient un poison pour la pensée et devaient être immédiatement retirés ».
Selon Laszlo Miklosi, président de l’association des professeurs d’histoire, « depuis la fin du changement de système (sortie du communisme en 1990) aucun programme n’a jamais été à ce point teinté d’idéologie ».
Le programme d’histoire accorde davantage de place à la déportation des Hongrois dans les goulags d’Union soviétique qu’à celle des juifs hongrois dans les camps de la mort nazis.
Le ministre de l’Education Miklos Kasler a défendu lundi cette réforme, estimant que « la nouvelle génération doit bénéficier de programmes contenant des valeurs hongroises européennes ».
Le gouvernement du Premier ministre Viktor Orban a au cours des dernières années régulièrement favorisé, dans les théâtres, les musées et les institutions culturelles, les œuvres d’artistes et d’écrivains défendant les valeurs patriotiques.