La levée par le président américain Donald Trump des restrictions pour l’armée américaine sur l’usage de mines antipersonnel sape une politique qui a sauvé des dizaine de milliers de vies ces vingt dernières années, en particulier des enfants, a dénoncé mardi l’Union européenne.
« L’UE et les États-Unis (…) soutiennent tous deux le déminage, l’éducation aux risques des mines, l’aide aux victimes et la destruction des engins. La réautorisation de l’utilisation des mines antipersonnel est non seulement une contradiction directe avec ces actions, mais elle nuit également à la régulation de l’ordre international », affirme le Service pour l’action extérieure de l’UE dans un communiqué. Le président des États-Unis Donald Trump a annoncé vendredi la levée des restrictions imposées depuis 2014 à l’armée américaine sur l’usage des mines antipersonnel, connues pour leur terrible impact sur les populations civiles. Il a autorisé le commandement militaire à utiliser, « dans des circonstances exceptionnelles, des mines antipersonnel avancées et non permanentes spécifiquement conçues pour réduire les blessures infligées aux civils et aux forces partenaires ». M. Trump est ainsi revenu sur la décision de son prédécesseur Barack Obama de se plier partiellement au traité d’interdiction des mines antipersonnel d’Ottawa, ratifié par 164 États dans le monde mais pas par Washington. Les États-Unis ne sont pas signataires de cette convention, mais n’ont utilisé depuis 1991 ce genre de mines qu’à une seule exception: en Afghanistan en 2002. M. Obama avait interdit l’usage des mines antipersonnel, sauf sur la péninsule coréenne, où l’armée américaine se réservait le droit d’en placer. La lutte contre les mines antipersonnel constitue l’un de ses chevaux de bataille de la diplomatie belge depuis de nombreuses années. Bruxelles avait accueilli en 1997 une conférence internationale sur ces engins de guerre, qui a conduit à la convention d’Ottawa.