Erdogan avertit Damas, réunion du Conseil de sécurité jeudi

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a adressé mercredi un ultimatum au régime de Bachar al-Assad pour qu’il recule dans le nord-ouest de la Syrie, après des affrontements inédits qui suscitent des tensions entre Ankara et Moscou, parrain de Damas.

L’escalade entre la Turquie et le régime syrien après des échanges de tirs qui ont fait plus de 20 morts lundi risque de déstabiliser davantage la province d’Idleb, ultime grand bastion dominé par jihadistes et rebelles où la situation humanitaire est critique.

A New York, des diplomates ont indiqué que le Conseil de sécurité de l’ONU tiendrait jeudi après-midi une réunion d’urgence sur les derniers évènements dans le nord-ouest de la Syrie.

La réunion a été demandée par les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni. L’émissaire de l’ONU pour la Syrie Geir Pedersen devrait faire un exposé sur la situation dans la région d’Idleb lors de cette réunion qui sera publique, selon les mêmes sources.

Le régime syrien, appuyé par l’aviation russe, a mis les bouchées doubles depuis décembre pour gagner du terrain à Idleb, allant jusqu’à encercler deux postes d’observation construits par Ankara dans le cadre d’un accord conclu en 2018 avec Moscou.

Mais les tensions sont montées d’un cran lundi lorsque l’artillerie du régime a visé des positions turques, faisant huit morts. Ankara a riposté par des bombardements, tuant au moins 13 soldats syriens.

« Deux de nos 12 postes d’observation se trouvent derrière les lignes du régime. Nous espérons que le régime se retirera au-delà de nos postes d’observation avant la fin du mois de février. Si le régime ne se retire pas, la Turquie sera dans l’obligation de s’en charger », a déclaré M. Erdogan dans un discours à Ankara.

Les postes d’observation en question sont situés à Morek et Sourman, au sud-est de la ville d’Idleb.

Le chef de l’Etat turc a indiqué avoir transmis ce message lors d’un entretien téléphonique mardi avec son homologue russe Vladimir Poutine.