Des députés de la majorité présidentielle et des membres de l’exécutif ont échangé des propos hostiles sur fond de rejet retentissant de l’allongement du congé après le décès d’un enfant. L’un d’entre eux a été très virulent en off au Figaro.
Le vote sur le congé de deuil parental à l’Assemblée nationale a provoqué une montée de tensions entre la majorité parlementaire et l’exécutif français, constate Le Figaro.
Selon le quotidien, l’intervention d’Emmanuel Macron, qui a invité les députés LREM à faire preuve d’«humanité» après leur rejet d’une proposition de loi portant de cinq à 12 jours les congés suivant le décès d’un enfant, a provoqué le mécontentement de plusieurs élus. En réaction, le Président a appelé Gilles Le Gendre pour l’assurer de «sa confiance» envers les députés, affirme le journal.Pourtant, certains représentants de l’exécutif se sont montrés moins indulgents envers les parlementaires offensés: Le Figaro cite ainsi un «membre du gouvernement», pour qui, selon ses propres dires, «un député de la majorité ne sert à rien»:
Un membre du gouvernement, en off dans le Figaro : "Pour moi, un député de la majorité ne sert à rien. Il est là pour voter, avoir une mission de temps en temps, et surtout fermer sa gueule !" C'est la Ve République dans toute sa splendeur mais d'ordinaire, ça ne se dit pas.
— Sébastien Tronche (@S_Tronche) February 5, 2020
«Il est là pour voter, avoir une mission de temps en temps, et surtout fermer sa gueule!», lance-t-il sans équivoque.
D’après Le Parisien, un autre membre du gouvernement est allé jusqu’à traiter de «cons» ceux qui s’étaient opposés à l’allongement du congé de deuil parental. Pour les députés interrogés par Le Figaro, cet épisode s’avère symptomatique «d’une absence d’anticipation» et «d’un dysfonctionnement collectif».
«Il y a un mépris du Parlement […]. Il y a aussi un gros problème avec Macron. Il s’isole de sa majorité. Ses conseillers sont mauvais», s’emporte un «député en vue», cité par le journal.
Pour sa part, la porte-parole de LREM Aurore Bergé a pris la défense de ses collègues, insultés selon elle «juste pour avoir été loyaux à l’égard du gouvernement»:
«Nous sommes pris entre deux feux: d’un côté, l’opinion qui, à raison, dit qu’on a déconné et de l’autre, une partie de l’exécutif qui nous traite de cons», s’agace-t-elle.