Comme l’écrit Folha de Sao Paulo, qui se réfère au rapport Les scénarios de sécurité à l’horizon 2040, les élites militaires brésiliennes ont désigné la France comme principale menace à la sécurité stratégique du Brésil pour les 20 années à venir.
La France plaidant en faveur de l’internationalisation de l’Amazonie, l’élite de l’armée brésilienne voit en ce pays la principale source de menace stratégique pour leur patrie aux cours des 20 prochaines années, écrit Folha de São Paulo. Le journal s’appuie sur le rapport Les scénarios de sécurité à l’horizon 2040 auquel elle a pu accéder.
Le projet en question est censé contribuer à la révision de la la Stratégie de défense nationale qui devrait être soumis vers juin au Congrès du pays, informe l’édition.
L’avis des élites politiques – la Défense a pris en compte l’opinion de quelque 500 personnes qui se sont exprimées lors de 11 réunions qui se sont tenues au cours du second semestre de l’année 2019 — peut ne pas être pris en compte, mais il reflète un sentiment moyen régnant au sein des officiers, d’après ce quotidien.
Long de 45 pages, le texte contient aussi bien des «considérations géopolitiques réalistes» que «des hypothèses quelque peu délirantes», indique le média. Ainsi, y sont mentionnées l’implantation de bases américaines au Brésil et des guerres.
Quoi qu’il en soit, «la seule menace constante est la France, ce qui reflète la confrontation entre Bolsonaro et le Président Emmanuel Macron au second semestre 2019, lorsque le Français a suggéré l’internationalisation de l’Amazonie face à la crise des incendies dans la région», écrit Folha de São Paulo.
Selon un autre scénario, en 2035, Paris officialisera «une demande d’intervention des Nations unies dans la région des Yanomami, annonçant son soutien sans restriction au mouvement d’émancipation de ce peuple autochtone» et, deux ans plus tard mobilisera «grand nombre de ses forces armées en Guyane française».
«Le projet ne prend pas en compte le fait que la France est le principal partenaire militaire du Brésil, avec qui elle a un vaste accord portant sur la production de sous-marins et d’hélicoptères», écrit l’édition.
Dans d’autres scénarios est examiné le règlement de la crise vénézuélienne, avec ou sans la participation du Brésil, ou encore l’intervention brésilienne à Santa Cruz de la Sierra . «La nature pacifique du Brésil, qui n’a pas été impliqué dans les conflits dans la région depuis la guerre du Paraguay (1865-1870), n’est maintenue que dans l’un des quatre scénarios, celui dans lequel un budget fait défaut», lit-on dans l’article en question.