Le dirigeant français Emmanuel Macron a souhaité vendredi que les Européens proposent « ensemble un agenda international de maîtrise des armements », dans un contexte de remise en cause des traités existants par les Etats-Unis et la Russie.
« La France mobilisera les partenaires européens les plus concernés, afin de poser les bases d’une stratégie internationale commune que nous pourrons proposer dans toutes les enceintes où l’Europe est active », a déclaré le chef de l’Etat, lors d’un discours très attendu sur la stratégie de défense et la dissuasion nucléaire françaises, lors duquel il a souligné que Paris avait réduit la taille de son arsenal à moins de 300 têtes nucléaires. Les Européens ne peuvent pas « se cantonner à un rôle de spectateurs » face à la course aux armements nucléaires dont le Vieux continent risque d’être de nouveau le théâtre, a-il souligné. Pour M. Macron, « les Européens doivent collectivement prendre conscience que, faute de cadre juridique, ils pourraient se trouver rapidement exposés à la reprise d’une course aux armements conventionnels, voire nucléaires, sur leur sol. Ils ne peuvent pas se cantonner à un rôle de spectateurs ». « La France est convaincue que la sécurité à long terme de l’Europe passe par une alliance forte avec les Etats-Unis », a-t-il dit, deux mois après un sommet tendu de l’Alliance atlantique. « Mais notre sécurité passe aussi, inévitablement, par une plus grande capacité d’action autonome des Européens ». Emmanuel Macron a demandé que les Européens soient associés à de futures négociations sur les forces nucléaires de portée intermédiaire et « signataires » d’un accord. « Soyons clairs: si une négociation et un traité plus large (sont) possibles, nous le souhaitons (..) Les Européens doivent être partie prenante et signataires du prochain traité car il s’agit de notre sol » qui est concerné et menacé, a-t-il déclaré.