Сampagne électorale tendue en Inde

Un ex-inspecteur des impôts face à l’un des plus puissants Premiers ministres d’Inde: New Delhi vote samedi pour élire son gouvernement local, un scrutin centré sur l’affrontement de deux meneurs populaires aux personnalités profondément différentes.

Propulsés à la surprise générale à la tête de la capitale indienne en 2013 par une lame de fond, le ministre en chef sortant Arvind Kejriwal et son « Aam Aadmi Party » (« Parti de l’homme ordinaire », AAP) font face pour leur réélection à la redoutable machine politique du Bharatiya Janata Party (« Parti du peuple indien », BJP) du nationaliste hindou Narendra Modi.

Militant anticorruption ayant fait carrière au département des impôts, Arvind Kejriwal, 51 ans, était quasi-inconnu du grand public jusqu’à son entrée en politique dans la lancée des grandes manifestations contre la corruption qui ont secoué l’Inde en 2011. À l’époque, le parti du Congrès, aujourd’hui en lambeaux, tenait le gouvernement central et celui de Delhi.

Grâce à son parcours et un programme centré sur l’amélioration de la vie quotidienne des petites gens (électricité, eau courante, transports en commun…), Kejriwal bénéficie d’un large soutien parmi les membres des classes populaires qui voient en lui l’un d’entre eux. Brandissant un balai comme emblème, l’AAP promettait de « faire le ménage » dans le monde politique.

Avec sa chemise déboutonnée, petite moustache et double menton, Kejriwal « symbolise le pouvoir de l’homme ordinaire, à savoir que l’homme ordinaire peut aussi participer aux élections et les gagner », explique à l’AFP le stratège politique Amitabh Tiwari.

Dans les bidonvilles de Delhi, la popularité du ministre en chef rivalise avec celle du charismatique Premier ministre Narendra Modi, fils d’un vendeur de thé et lui aussi fort d’une image d’homme du peuple.

« Avant que Kejriwal n’arrive au pouvoir, le gros de notre argent allait dans les factures d’électricité et notre approvisionnement en eau était mauvais », raconte à l’AFP Salatun, mère de cinq enfants et dont la famille survit sur les revenus de son mari chiffonnier.

« Maintenant ces deux problèmes ont été résolus. Nous espérons (…) que Kejriwal va revenir au pouvoir. Ça serait génial pour nous », dit-elle.