Les avocats en grève allaient-ils être convaincus par les dernières propositions du gouvernement sur la réforme des retraites ? Jeudi, la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, a formulé trois engagements.
Un : il n’y aura pas de baisse des pensions dans le système universel. Les avocats redoutent qu’en abandonnant leur régime autonome, les pensions minimales baisseraient de 1 400 à 1 000 €. Selon les projections du ministère, un avocat percevant 32 000 € de revenus annuels, toucherait une pension supérieure de 13 % dans le régime universel.
Deux : il n’y aura pas un doublement brutal des cotisations. Avec le nouveau régime de retraite, ces cotisations passeraient en effet de 14 à 28 %. Il n’y aurait pas d’augmentation jusqu’en 2029 et des hausses progressives ensuite. Trois : La caisse de retraite des barreaux français
sera maintenue. Autrement dit, les réserves de deux milliards d’euros resteront sous le contrôle de la profession.
Le Conseil national des barreaux (CNB), qui représentent les 70 000 avocats français, a décidé ce vendredi 7 février, lors d’une assemblée générale, de poursuivre le mouvement de grève. Avant lui, plusieurs barreaux avaient déjà opté pour le maintien de la grève jusqu’à lundi inclus : à Bastia, Angers, au Mans… Depuis le 6 janvier, des avocats multiplient les demandes de renvoi d’audience, les demandes de mises en liberté… Un mouvement de grève inédit au sein de cette profession libérale. Hier soir, les débats étaient vifs à l’AG du CNB entre les partisans de la poursuite du mouvement et ceux qui souhaitaient opter pour d’autres actions, les conséquences financières commençant à se faire sentir pour certains d’entre eux.