L’ancienne ministre chargée des affaires européennes a même repris de volée le journaliste de la BBC qui l’interrogeait.
De par son statut de députée européenne, Nathalie Loiseau était invitée de la BBC Two pour évoquer les conséquences du Brexit et d’une éventuelle absence d’accord, rapporte le Huffington Post. Depuis Bruxelles, Nathalie Loiseau était alors interviewée ce vendredi 7 février par le journaliste Andrew Neil. Ce dernier l’a lancé sur le sujet en lui disant : « Il est couramment admis qu’un no deal serait mauvais pour la Grande-Bretagne, mais la zone Europe stagne, la France est touchée par des grèves et divers troubles ces dernières semaines, l’industrie allemande est en récession, l’Italie est en récession économique… êtes-vous sure que l’UE pourrait se permettre un ‘No deal’ ? »
https://twitter.com/BBCPolitics/status/1225140630013272064
Réponse, brève et laconique – somme toute étonnante – de la députée : « Je suis surprise qu’un journaliste ne sache pas qu’il n’y a plus de grèves en France mais ce n’est pas un problème. Nous allons passer d’importantes réformes… », répond-elle avec un certain mépris. Pas de quoi décontenancer le journaliste anglais qui lui rétorque : « Cela fait pourtant deux mois qu’il y a des grèves dans le pays » et ce après « une année de ‘gilets jaunes’ ». Réponse du tac au tac de Nathalie Loiseau : « Oui mais nous avons survécu […] Je ne suis pas sûre que nous puissions nous permettre de chacun nous taper dessus. »
Pourtant, Nathalie Loiseau semble bien loin de la réalité comme l’a d’ailleurs expliqué la cellule CheckNews de Libération. Si les lignes de bus et de métro à Paris notamment ont repris, des manifestations ont eu lieu jeudi 6 février à l’instigation de nombreux syndicats. Que ce soit la CGT, FO ou FSU, tous s’opposent encore au projet de loi alors qu’ont commencé les travaux parlementaires sur le sujet. Le ministère de l’Intérieur a compté 121 000 manifestants dans toute la France, en hausse d’ailleurs par rapport au 29 janvier, rappelle Le Figaro. Et l’intersyndicale qui s’est réunie au soir de cette nouvelle journée de grèves a appelé à une « journée de convergences de grèves et de manifestations le 20 février ». Dans d’autres secteurs, les dockers, soignants libéraux, avocats ou encore professeurs restent mobilisés.