Les Suisses ont largement approuvé par référendum, dimanche 9 février, une loi interdisant la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle.
Cette réforme du code pénale helvétique, combattue par des formations conservatrices, a obtenu 63 % de « oui », avec des scores dépassant 70 % dans des villes comme Genève ou Bâle.
La nouvelle loi anti-homophobie élargit une législation déjà existante en matière de lutte contre les discriminations et appels à la haine raciale ou religieuse, en l’étendant à l’orientation sexuelle. Mathias Reynard, le parlementaire socialiste à l’origine du texte, a salué sur la chaîne RTS-1 « un jour historique » et « un signal magnifique pour toutes les personnes concernées ».
Cette réforme du Code pénal, adoptée en 2018, s’est heurtée à l’opposition de milieux conservateurs et populistes. Ces derniers ont lancé ce référendum dans l’espoir de faire barrage à cette loi qu’ils qualifient de « censure » et d’atteinte à « la liberté d’expression, de conscience et de commerce ».
Marc Frueh, du petit parti défenseur des valeurs chrétiennes UDF, qui a lancé ce référendum avec le soutien de l’Union Démocratique du Centre (UDC, droite populiste), premier parti du pays, a estimé que le recours au vote était justifié malgré son échec. Ce référendum « a permis au peuple suisse de prendre une décision », a-t-il déclaré sur la même chaîne. Il a toutefois ajouté que sa formation resterait vigilante sur l’application de la réforme. L’UDC a réagi de manière identique.