Des militaires et policiers lourdement armés ont brièvement occupé le Parlement salvadorien dimanche, illustration sans précédent de la tension extrême entre les députés et le président Nayib Bukele, qui les a sommés d’approuver un prêt pour équiper les forces armées d’ici une semaine.
L’exécutif et les députés sont à couteaux tirés depuis plusieurs jours autour de ce prêt de 109 millions de dollars visant à équiper les forces armées pour lutter contre les « maras », les gangs salvadoriens.
M. Bukele, qui avait exigé que l’Assemblée siège en session extraordinaire ce week-end pour approuver le projet, a fait irruption dans l’enceinte parlementaire, investie par des militaires équipés de fusils et de gilets pare-balles, un fait sans précédent depuis la fin de la guerre civile en 1992.
« Si ces bons à rien n’approuvent pas le projet de contrôle territorial cette semaine, nous leur demanderons de siéger encore dimanche prochain », a déclaré M. Bukele à ses partisans, juste avant de pénétrer dans le parlement et de monter brièvement à la tribune.
Depuis son arrivée au pouvoir en juin 2019, M. Bukele gouverne avec une minorité au Parlement.
L’irruption des militaires dans le Parlement a suscité l’inquiétude dans la région et au-delà. « Le déploiement policier et militaire au sein de l’Assemblée législative nous rappelle les époques les plus sombres de l’histoire du Salvador », a déclaré Amnesty International sur twitter.
Le Salvador (près de 6,5 millions d’habitants) est un des pays les plus dangereux au monde, hors zone de conflit armé, avec un taux annuel de 35,6 meurtres pour 100.000 habitants en 2019, pour la plus grande part en relation avec l’activité criminelle des « maras ».