Un homme de 24 ans qui avait pris en otage un surveillant à la prison de Dijon en 2016 avant de se rendre, a été condamné, lundi 10 février 2020, par le tribunal correctionnel de Dijon à six ans de prison.
La peine est conforme à ce qu’avait demandé le ministère public, qui avait requis 5 à 7 ans de prison, pour un homme décrit comme radicalisé
et manipulateur
et aux nombreux antécédents judiciaires pour des faits de violence, vol ou agression sexuelle.
La prise d’otage s’était déroulée le 4 novembre 2016 vers 18 h 20, alors que le détenu se trouvait en détention provisoire pour une attaque à main armée. Le surveillant lui rapportait un sac de vêtements lorsque le prisonnier avait tenté de l’attirer à l’intérieur de sa cellule, dans laquelle se trouvait un co-détenu.
Menaçant le gardien avec une arme artisanale fabriquée avec une brosse à dents et une lame de rasoir, échouant à le tirer à l’intérieur, c’est finalement dans la coursive que le détenu l’a retenu pendant plus de trois heures, son arme de fortune sous sa gorge.
Il réclamait son transfèrement vers la maison d’arrêt de Vesoul, plus proche de sa famille, mais finira par libérer son otage peu avant 22 h, après notamment l’intervention et la négociation des Équipes régionales d’intervention et de sécurité (Éris) et du Raid.
Il faut aller chercher entre les lignes
, plaide le procureur adjoint Thierry Bas. La demande de transfèrement est un faux prétexte
, ajoute-t-il, décrivant un homme radicalisé au contact d’autres détenus et dont le vrai motif ce jour-là était de faire un coup d’éclat
.
C’est une façon de reconstruire a posteriori un dossier
, dénonce de son côté l’avocate de la défense Chloé Bonnat, estimant que le parquet invoque des éléments postérieurs, pour venir gonfler les réquisitions
et arguant que son client était un gamin de 20 ans à l’époque
des faits.