Invitée de l’émission «Face à l’info» sur CNews, Marlène Schiappa a débattu avec Éric Zemmour, notamment sur la discrimination, l’assimilation, les valeurs de la République et la théorie du grand remplacement, autant de thèmes sur lesquels les deux interlocuteurs avaient des points de vue bien différents.
Lundi 10 février, Marlène Schiappa est venue débattre avec Éric Zemmour sur le plateau de CNews, en particulier concernant l’assimilation culturelle des étrangers en France. La secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes défend une société française qui se refuse à toute discrimination, tandis que le polémiste estime qu’un étranger qui arrive en France doit s’adapter et s’approprier la culture française.
Répondant à une statistique soulignée par la secrétaire d’État, selon laquelle ceux qui ont un prénom à consonance étrangère ont de 20 à 25% de probabilités en moins d’être embauchés, il a affirmé qu’«appeler son enfant Mohammed, mettre le voile sur la tête d’une femme, c’est de l’auto-discrimination», ajoutant que «leurs parents auraient dû l’appeler François».
Éric Zemmour a rappelé une loi qui lui tient à cœur, celle établie sous Napoléon Bonaparte mais abolie en 1993, et selon laquelle sont acceptés uniquement «les noms en usage dans les différents calendriers et ceux des personnages connus de l’histoire ancienne». «Ce n’est pas McDonald’s, la République. On ne vient pas comme on est, on s’assimile à une culture dominante», a-t-il insisté.L’auteur du Suicide français a reproché à plusieurs reprises à la représentante du gouvernement de faire de la «morale» avec les lois contre la discrimination. Selon lui, «la non-discrimination est une arme de guerre au service d’une idéologie : non pas l’égalité, mais l’égalitarisme», une doctrine qui tend à «faire des victimes à vie».
Pour se défendre, Marlène Schiappa a alors cité Nietzsche: «Il n’y a pas de phénomène moraux, il n’y a qu’une interprétation morale des phénomènes». Elle estime ainsi que les lois anti-discrimination font bel et bien partie du droit et des valeurs de la République, et visent à aider toute personne à accéder à un emploi et à grimper dans l’échelle sociale sur la seule base du mérite et des compétences.
Vers la fin du débat, Marlène Schiappa a évoqué la théorie du grand remplacement. Elle a expliqué que celle-ci repose sur le fait d’attiser et de créer de la peur et de la haine les uns envers les autres. Enfin, elle a montré via une statistique démographique que seuls 10% des enfants naissent en France de couples immigrés, ce qui indique qu’«il n’y aura pas un peuple remplacé par un autre».
Éric Zemmour s’est opposé à ce point de vue, affirmant qu’il ne faut pas seulement prendre en compte «l’humain» mais aussi les cultures et les civilisations. Selon le polémiste, «l’histoire du monde est l’histoire des remplacements», des propos qu’il a illustrés avec deux exemples: l’Algérie qui était chrétienne et juive et qui a été conquise par les Arabes, ainsi que l’Anatolie, une région grecque «envahie par les Turcs musulmans» pour devenir la Turquie.